Akofena (Sep 2023)

Le corps féminin discordant dans Devoir de cuissage de Hadiza Sanoussi

  • Boromoussan BADO GNOUMOU

DOI
https://doi.org/10.48734/akofena.n009v2.36.2023
Journal volume & issue
Vol. 02, no. 09

Abstract

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Résumé : Le corps féminin dans Devoir de cuissage, sous une lecture sémiotique est un corps marqué de l’extérieur par un mariage imposé. L’enveloppe corporelle féminine est violée, traumatisée et la chair mouvante en reçoit les traces. En effet Ada est une jeune fille qui a été attribuée à Issa ; un mari qu’elle n’aime pas. Cependant pour l’honneur et la dignité de sa famille, elle va accepter ce mariage. Son ambition était de réussir ses études et de devenir une femme fonctionnaire. Mais une grossesse non désirée viendra mettre un terme à tous ses rêves. Exclue de son établissement, elle se consacre corps et âme à son foyer. Là Ada vit le calvaire. Elle a du mal à vivre une vie épanouie avec son mari. La matière et l’énergie ne peuvent pas interagir. Il y a un déséquilibre entre les deux corps. Ce qui conduit inexorablement à une rupture. Le corps féminin est un corps signifiant dans cette œuvre et donc porteur de la sémiotisation. Devoir de cuissage de Hadiza Sanoussi est une œuvre qui se situe du point de vue de la victime et elle met en fiction toutes les violences et tortures souvent tues dans les couples discordants. Si Sanoussi pose le mariage imposé comme la base des divorces, c’est qu’elle annonce de manière implicite que le mariage entre deux êtres devrait être une communion de corps permettant au contenant et au contenu d’interagir pour donner du sens. Notre objectif dans cet article, est de partir de la théorie de la sémiotique du corps, développée par Jacques Fontanille pour décrypter le langage du corps féminin symbole de dénonciation des lois patriarcales. Mots-clés : corps féminin, empreintes, discordance, sémiotique du corps.