Oléagineux, Corps gras, Lipides (Mar 2004)

Perspectives pour les oléagineux dans les pays du Maghreb : Algérie, Maroc et Tunisie 2000-2015

  • Benassi Jean-Louis,
  • Labonne Michel

DOI
https://doi.org/10.1051/ocl.2004.0092
Journal volume & issue
Vol. 11, no. 2
pp. 92 – 96

Abstract

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Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie connaissent un important déficit en huiles alimentaires et tourteaux. Par projection, on peut prévoir que, pour suivre une demande croissante, les importations vont continuer d’augmenter, et ce malgré l’accroissement potentiel de la production locale. La principale huile produite est l’huile d’olive, dont la Tunisie est un exportateur significatif, tandis que la production couvre à peine les besoins en Algérie et au Maroc. Celui-ci produit également un peu de tournesol. Mais les trois pays restent fortement dépendants des importations pour alimenter leur marché. La consommation et les importations diffèrent selon le pays (l’huile de soja domine au Maroc et en Tunisie alors que les huiles de tournesol et de colza sont plus importantes en Algérie), de même que les types de produits importés (seul le Maroc dispose d’une trituration développée et importe de la graine). Le degré de libéralisation et d’intervention directe de l’Etat sur le marché varie également et chaque pays possède son propre cadre de politiques d’échanges et de protection. Ces politiques sont cohérentes par rapport aux productions et industries développées localement et, combinées aux habitudes alimentaires et aux niveaux de prix sur le marché mondial, influent sur les types de produits préférentiellement importés. Dans les trois pays existent des projets de développement de la production d’oléagineux. Pour l’olive, le modèle tunisien, orienté vers l’exportation, fait référence et un certain nombre de facteurs socio-économiques devraient favoriser le développement des oliveraies. Pour les graines oléagineuses, seul le Maroc a jusqu’à présent effectivement mis en place une politique ayant permis de développer la production domestique. Les politiques de prix constituent certainement le moyen le plus simple de soutenir le développement des oléagineux, mais elles doivent être mises en œuvre dans un souci d’efficacité économique. En particulier, tout en assurant une certaine stabilité de la production intérieure, elles devraient permettre d’ajuster les soutiens entre oléagineux et céréales en fonction des prix relatifs sur le marché international, pour en tirer le meilleur parti.

Keywords