Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada (Jan 2016)

Le suicide et les hospitalisations associées à des blessures auto-infligées au Canada (1979 à 2014-2015)

  • R. Skinner,
  • S. McFaull,
  • J. Draca,
  • M. Frechette,
  • J. Kaur,
  • C. Pearson,
  • W. Thompson

DOI
https://doi.org/10.24095/hpcdp.36.11.02f
Journal volume & issue
Vol. 36, no. 11
pp. 272 – 281

Abstract

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Introduction : Cette étude a pour objet de décrire, à l’aide de données administratives canadiennes, les tendances et les caractéristiques des blessures auto-infligées entre 1979 et 2014-2015, afin d’orienter et d’améliorer les mesures de prévention du suicide. Méthodologie : Les données sur la mortalité par suicide et sur les congés des patients ont été extraites des fonds de données de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) provenant de la Base canadienne de données sur l’état civil – Décès (BCDEC-D) de Statistique Canada (1979 à 2012), du Système canadien d’information socioéconomique (CANSIM 2011, 2012), de la Base de données sur la morbidité hospitalière (BDMH, 1994- 1995 à 2010-2011) et de la Base de données sur les congés des patients (BDCP, 2011-2012 à 2014-2015). Le nombre de cas et les taux de décès et d’hospitalisation ont été répartis par sexe, tranche d’âge de 5 ans et méthode. Résultats : Le taux de suicide au Canada (hommes et femmes confondus, tous âges, et taux normalisé selon l’âge et le sexe) a diminué, passant de 14,4/100 000 (n = 3 355) en 1979 à 10,4/100 000 (n = 3 926) en 2012, soit une variation annuelle en pourcentage (VAP) de –1,2 % (IC à 95 % : –1,3 à –1,0). Cependant, cette tendance n’a pas été observée chez les deux sexes : chez les femmes, les taux de suicide se sont stabilisés vers les années 1990, tandis que chez les hommes, ils ont continué de décliner au fil du temps – malgré le fait que les suicides chez les hommes constituent toujours 75,7 % de tous les suicides en 2012. La suffocation (pendaison et strangulation) était en 2012 la principale méthode de suicide (46,9 %) chez les Canadiens de tous âges, suivie de l’intoxication (23,3 %). Au cours de l’exercice 2014-2015, il y a eu 13 438 hospitalisations au Canada (à l’exclusion du Québec) associées à des blessures auto-infligées – ce qui représente plus de trois fois le nombre de suicides. Au fil du temps, les femmes ont systématiquement présenté des taux d’hospitalisation plus élevés pour des blessures auto-infligées que les hommes, soit 63 % du total. L’intoxication a été la méthode la plus fréquemment déclarée de préjudice autoinfligé au cours de l’exercice 2014-2015, constituant 86 % de toutes les hospitalisations. Conclusion : Les suicides et les blessures auto-infligées demeurent un problème de santé publique grave – mais évitable – qui exige une surveillance constante.

Keywords