Revue Forestière Française (Aug 2017)

L’ancienneté n’est pas un déterminant majeur de la biodiversité dans les massifs forestiers des Préalpes du Nord

  • Philippe Janssen,
  • Marc Fuhr,
  • Christophe Bouget

DOI
https://doi.org/10.4267/2042/67870
Journal volume & issue
Vol. 69, no. 4-5

Abstract

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Afin de préciser les effets relatifs de l’ancienneté et de la maturité sur la biodiversité, 70 sites ont été sélectionnés dans les Préalpes croisant des forêts anciennes et récentes (le sol est occupé par une forêt depuis plus de 150 ans, ou non) avec des peuplements peu matures (arbres de petits diamètres et bois morts peu présents) ou très matures (arbres de gros diamètres et bois morts très présents). Pour chaque site, l’ancienneté et la maturité ont été caractérisées et quatre groupes taxinomiques ont été inventoriés : flore vasculaire, macrolichens épiphytes, collemboles et coléoptères saproxyliques. Les résultats indiquent un effet d’héritage dû aux usages passés très faible mais un effet fort de la maturité. Cet effet limité de l’ancienneté, comparativement aux études antérieures, est à mettre en relation avec le contexte écologique, paysager et historique des forêts de montagne : fort taux de boisement, forte proportion de forêts anciennes, faible fragmentation, antécédent cultural peu impactant et gestion forestière extensive. Nos résultats soulignent que l’effet de l’ancienneté sur la biodiversité doit être mieux contextualisé.