Sciences, Eaux & Territoires (Dec 1998)

Influence des conditions géopédologiques sur le système racinaire et la croissance en hauteur du Douglas dans les monts du Beaujolais

  • T. CURT,
  • M. BOUCHAUD,
  • E. LUCOT,
  • C. BARDONNET,
  • F. BOUQUET

Journal volume & issue
no. 16 Ingénieries-EAT

Abstract

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Cet article présente les résultats d'une étude du système racinaire de Douglas adultes observé in situ sur fosses pédologiques dans 74 peuplements purs des monts du Beaujolais. Ces travaux mettent en évidence le fait que la morphologie du système racinaire du Douglas est adaptée aux contraintes géopédologiques engendrées par les structures du sol et du substratum géologique, ce qui conditionne sa croissance en hauteur. Des analyses multifactorielles (AFC et CAH) menées sur les variables descriptives de la morphologie du système racinaire des 74 arbres dominants étudiés et sur celles décrivant les systèmes géopédologiques ont permis d'établir sept groupes présentant des caractéristiques homogènes. Ces groupes expliquent 52,6 % de la variance de l'indice de fertilité du peuplement. La croissance en hauteur du Douglas est généralement forte dans cette région mais elle est nettement réduite quand le système racinaire subit de fortes contraintes dans les horizons peu profonds. Les meilleures croissances correspondent à des systèmes racinaires profonds et à décroissance régulière. Une régression linéaire multiple (R² = 0,57) a été établie entre l'indice de production du peuplement et les variables racinaires qui influent le plus fortement sur la croissance du Douglas : la profondeur maximale apparente de l'enracinement, la densité maximale de racines dans un même horizon, la surface racinaire correspondant aux racines fines (diamètre < 5 mm). Des analyses complémentaires montrent en effet que la croissance en hauteur des arbres est fortement liée à la surface occupée par les racines les plus fines, de diamètre inférieur à 1 mm, qui assurent l'essentiel de la nutrition minérale et hydrique du Douglas. Ces observations doivent permettre de mieux choisir les stations et les sols les plus favorables à l'implantation de cette essence, et mettent en évidence des risques de mauvaise croissance, de problèmes sanitaires ou d'échec sur certains sols.