Revue d’Elevage et de Médecine Vétérinaire des Pays Tropicaux (Dec 2017)

Systèmes d’élevage ovin et gestion des ressources génétiques animales dans la région du Plateau central du Burkina Faso

  • Kisito Tindano,
  • Nassim Moula,
  • Amadou Traoré,
  • Pascal Leroy,
  • Nicolas Antoine-Moussiaux

DOI
https://doi.org/10.19182/remvt.31480
Journal volume & issue
Vol. 70, no. 2

Abstract

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A l’image de l’ensemble de la filière de l’élevage dans les pays en développement, l’élevage ovin au Burkina Faso fait face à une demande croissante, dans un contexte de production socio­économique et environnemental contraignant. Cela a donné lieu à des croisements peu maîtrisés dans la zone périurbaine de la capitale, Ouagadougou. Afin d’identifier les moyens d’enca­drer ces pratiques pour rendre durables les systèmes ovins, une enquête a été conduite auprès de 63 éleveurs évoluant dans le milieu rural de la région du Plateau Central. L’objectif princi­pal était d’évaluer les possibilités d’une gestion intégrée entre les éleveurs ruraux et les éleveurs périurbains à travers notam­ment des échanges de femelles. Les données ont été collec­tées à travers des entretiens directs à l’aide d’un questionnaire comportant des questions ouvertes et fermées. Les résultats ont montré que l’ensemble des éleveurs avaient des stratégies de sélection à travers le choix des mâles reproducteurs. Ce choix se faisait essentiellement dans leur propre troupeau (98 % des interviewés) et quelquefois dans les marchés (22 %). Les objec­tifs principaux d’amélioration concernaient le poids adulte et la croissance des jeunes, ou le maintien de la rusticité. La brebis Djallonké, variété Mossi, était la race la plus rencontrée dans la zone (présente dans 97% des troupeaux). Mettant en œuvre leurs objectifs les éleveurs croisaient leurs brebis Mossi avec des béliers Peuhls, d’un plus grand gabarit, mais de manière tem­poraire afin de limiter la perte de résistance de leur troupeau. Le lien potentiel avec la production des éleveurs périurbains par la vente de femelles semblait faire face à des contraintes culturelles. Le système de production décrit par les éleveurs présentait des contraintes de durabilité et ne permettait pas de véritable intégration avec le système périurbain. Des approches participatives devraient être mises en œuvre localement afin d’élaborer des solutions appropriées pour accroître la produc­tion et la gestion durable des ressources zoogénétiques.

Keywords