Cahiers Agricultures (Jan 2025)
La reconnaissance institutionnelle des systèmes participatifs de garantie d’Afrique de l’Ouest et du Centre comme levier de réduction de l’usage des produits phytopharmaceutiques de synthèse
Abstract
Les systèmes participatifs de garantie (SPG) sont des systèmes d’assurance de qualité biologique orientés localement et basés sur la participation active des acteurs. Ils permettent aux différents acteurs de valoriser économiquement leurs produits issus de pratiques agricoles durables, mais aussi de bénéficier de conseils et de solutions techniques pour une amélioration continue de leurs systèmes de production, de transformation et de commercialisation. De ce fait, les SPG peuvent être pensés comme de véritables leviers de réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques de synthèse. Pour assurer leur pérennité, la question de la reconnaissance institutionnelle des SPG par les pouvoirs publics est au cœur de nombreux débats. Cet article se propose d’analyser les freins et leviers à une reconnaissance institutionnelle des SPG en Afrique de l’Ouest et du Centre, ainsi que les perceptions des acteurs sur les avantages et les inconvénients de leur harmonisation. Pour ce faire, nous avons organisé le premier atelier régional des SPG d’Afrique de l’Ouest et du Centre, réunissant 31 participants dont des acteurs issus de13 SPG de 10 pays différents. Les résultats de l’atelier montrent que les acteurs ont des perceptions mitigées, mais convergentes. Si la reconnaissance institutionnelle est perçue comme un facteur important, les acteurs craignent une fragilisation des acquis collectifs et des modes d’auto-organisation de ces initiatives, dans le cas d’une forte implication de l’État. Ainsi, ils aspirent à une gouvernance en co-gestion, avec des responsabilités partagées entre les institutions étatiques et les acteurs locaux. Cela vise à éviter une verticalité dans la gestion des SPG et à permettre une adaptation des différentes règles aux contextes et réalités propres à chaque SPG. Cet article contribue ainsi à mieux éclairer le choix des pouvoirs publics, afin que leur implication dans les SPG soit un levier de réduction des produits phytopharmaceutiques de synthèse en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Keywords