Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada (Jan 2018)

Évaluation des premiers effets du retrait des opioïdes à forte concentration sur les schémas de prescription en Ontario

  • Qi Guan,
  • Wayne Khuu,
  • Diana Martins,
  • Mina Tadrous,
  • Maria Chiu,
  • Minh T. Do,
  • Tara Gomes

DOI
https://doi.org/10.24095/hpcdp.38.6.07f
Journal volume & issue
Vol. 38, no. 6
pp. 291 – 298

Abstract

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Introduction. Le 31 janvier 2017, l’Ontario a retiré le fentanyl, l’hydromorphone et la morphine à forte concentration des médicaments remboursables par les programmes publics de médicaments s’ils sont prescrits par des médecins en soins non palliatifs. Nous avons voulu évaluer les premiers effets de cette politique sur les schémas de prescription et déterminer si ces effets variaient en fonction du type de prescripteur ainsi que du type d’opioïdes et de leur concentration. Méthodologie. Nous avons mené une étude transversale représentative de la population auprès de patients nécessitant des soins palliatifs et des soins non palliatifs à qui du fentanyl, de l’hydromorphone ou de la morphine couverts par les programmes publics de médicaments de l’Ontario avaient été prescrits entre le 1er janvier 2014 et le 31 juillet 2017. Pour chacun des mois de la période à l’étude, nous avons calculé le nombre total de patients ayant reçu des opioïdes à forte concentration (réparti par type de prescripteurs) ainsi que le volume total de chaque médicament délivré (réparti par concentration). Nous avons utilisé des modèles autorégressifs à moyennes mobiles intégrés (ARMMI) interventionnels pour évaluer les effets des changements apportés par la politique sur les habitudes de prescription. Résultats. Entre décembre 2016 et juillet 2017, le nombre total de patients ayant reçu des opioïdes à forte concentration remboursés par le régime public a diminué de 98 % pour l’ensemble des prescripteurs, passant de 5 930 à 133. La nouvelle politique a entraîné une baisse substantielle du volume total des trois opioïdes délivrés, soit de 20 374 621 à 16 952 097 mg (p $lt; 0,01) pour l’hydromorphone, de 40 644 190 à 33 555 480 mg (p $lt; 0,03) pour la morphine et de 9 604 913 à 5 842 405 mcg/h (p $lt; 0,01) pour le fentanyl. Dans le cas du fentanyl et de l’hydromorphone, cette diminution a dans l’ensemble coïncidé avec une augmentation du nombre d’opioïdes à faible concentration délivrés. Conclusion. Le retrait des opioïdes à forte concentration a sensiblement réduit le nombre de patients à qui ces médicaments ont été prescrits, ainsi que le volume total d’opioïdes à action prolongée délivrés en Ontario dans le cadre du régime public de médicaments. D’autres études devraient être menées pour en examiner les effets sur les patients.

Keywords