Recherches (Jun 2011)

De la sombra de la dictadura al relato como contrapoder en La sombra del púgil de Eduardo Berti

  • Émilie Delafosse

DOI
https://doi.org/10.4000/cher.9262
Journal volume & issue
Vol. 6
pp. 269 – 279

Abstract

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Berti fait de la dictature militaire argentine la toile de fond d’une bonne partie du récit. Sa présence presque implicite ne se manifeste pas seulement a travers la peur larvée dans laquelle vivent les personnages repliés chez eux, mais elle apparaît en outre dans des allusions et références plutôt discrètes, disséminées tout au long des pages. L’action du roman commence en 1976, et le père des frères narrateurs travaille à la bibliothèque et aux archives du Congrès pendant la dictature. Sur le plan diégétique, les parents tentent de préserver leurs enfants des horreurs du monde : le père raconte des histoires inventées ou des anecdotes réelles du passé, sans doute pour ne pas parler de ce qu’il se passe dans le présent. Le récit devient contre-pouvoir : il permet de dissimuler ou de sublimer la réalité, ou même d’inventer une autre réalité en proposant une autre version.

Keywords