INRAE Productions Animales (Oct 1997)

Effets de la réduction de la durée de la période sèche ou de son omission sur les performances des vaches laitières

  • B. REMOND,
  • J. KEROUANTON,
  • V. BROCARD

DOI
https://doi.org/10.20870/productions-animales.1997.10.4.4004
Journal volume & issue
Vol. 10, no. 4

Abstract

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La politique des quotas laitiers a profondément changé le contexte économique de la production laitière, permettant aux éleveurs de se préoccuper davantage qu’auparavant de la facilité de conduite du troupeau et des risques sanitaires. Pour cela, la réduction de la durée de la période sèche, pouvant aller jusqu’à son omission, suscite un intérêt particulier. Cet article fait le point sur les conséquences de cette conduite. La réduction de la durée de la période sèche à partir de la durée standard de 6 à 8 semaines diminue la quantité de lait sécrétée au cours de la lactation suivante : d’environ 10 % pour une période sèche de 1 mois et d’un peu plus de 20 % lorsque la période sèche est omise. La forme de la courbe de lactation n’est pas modifiée. En tenant compte du lait produit en plus en fin de gestation, la réduction de quantité de lait sécrétée est inférieure à 5 % et un peu supérieure à 10 %, respectivement. La réduction de la durée de la période sèche accroît les teneurs du lait en protéines et en matières grasses pendant l’ensemble de la lactation, de sorte que la sécrétion de matière utile est moins diminuée que celle de lait. Pendant la fin de la gestation, le lait s’enrichit aussi en constituants a priori peu favorables à sa qualité (acides gras libres, immunoglobulines, plasmine et plasminogène, lipase), de façon accélérée au fur et à mesure que le vêlage approche. La forte diminution de la production laitière ne semble pas s’accompagner, du moins au cours des premières semaines de lactation, d’une réduction de la capacité d’ingestion des animaux. Leur bilan énergétique s’améliore donc fortement : les vaches perdent moins de poids en début de lactation ou n’en perdent pas du tout, et le nombre d’incidents d’origine nutritionnelle et métabolique diminue. Le raccourcissement de la période sèche, et surtout son omission, tendent à accroître le nombre de cellules somatiques dans le lait, du moins en l’absence actuelle de traitement sanitaire des mamelles adapté à cette conduite. La réduction de la durée de la période sèche pourrait permettre -cela reste à étudier- d’alimenter les vaches modernes, fortes productrices de lait, avec des régimes plus riches en fourrages qu’ils ne le sont actuellement, sans risques sanitaires accrus.