INRAE Productions Animales (Apr 2024)

Mesurer, prédire et réduire les émissions de méthane entérique en Afrique subsaharienne

  • Gérard Xavier GBENOU,
  • Mohamed Habibou ASSOUMA,
  • Nouhoun ZAMPALIGRE,
  • Cécile MARTIN,
  • Denis BASTIANELLI,
  • Laurent BONNAL,
  • Timbilfou KIENDREBEOGO,
  • Ollo SIB,
  • Bérénice BOIS,
  • Souleymane SANOGO,
  • Luc Hippolyte DOSSA

Journal volume & issue
Vol. 37, no. 1

Abstract

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Plusieurs méthodes ont été proposées pour la mesure in vivo, la prédiction et la réduction des émissions de méthane entérique (eCH4) des ruminants. La plupart de ces méthodes sont coûteuses, techniquement complexes et parfois non adaptées aux spécificités des systèmes d’élevage en Afrique subsaharienne (ASS). L’objectif de cette synthèse est d’analyser les différentes techniques de mesure individuelle selon les conditions d’élevage en ASS. Les techniques de mesure individuelle in vivo regroupent la chambre respiratoire, la hotte ventilée, le système GreenFeed® (C-Lock) et l’hexafluorure de soufre comme traceur. Elles sont discutées et classées selon le terrain d’utilisation. Les approches de mesure indirecte de eCH4 s’appuient sur des proxys (ou prédicteurs) issus de différentes matrices biologiques. En ASS, les proxys susceptibles d’être utilisés dans les différentes conditions d’élevage sont les caractéristiques de l’ingéré (quantité, composition), du lait (quantité, composition globale estimée par spectres MIR), des fèces (archéols, composition globale estimée par spectres SPIR) ou des gaz expirés. Par ailleurs, les stratégies potentielles de réduction de eCH4 adaptées en ASS sont 1) l’utilisation de légumineuses arbustives, d’aliments concentrés à base de sous-produits, de coproduits et résidus de cultures, et de fourrages conservés ; 2) l’amélioration du pâturage ; 3) le remplacement des animaux improductifs ; 4) le maintien du bon état sanitaire des animaux ; et 5) la réduction de l’âge au premier vêlage des femelles.