Revue Internationale de Politique de Développement (Mar 2010)

Les relations de la Suisse avec l’Afrique lors de la décolonisation et des débuts de la coopération au développement

  • Marc Perrenoud

DOI
https://doi.org/10.4000/poldev.116
Journal volume & issue
Vol. 1
pp. 81 – 98

Abstract

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Pendant le xixe siècle, la Confédération helvétique s’est abstenue de participer à l’expansion coloniale. Toutefois, des Suisses y ont pris part dans le sillage des puissances européennes. Dès le début des années 1960, une nouvelle dimension caractérise les relations de la Suisse avec l’Afrique : la Confédération organise l’aide publique au développement, en collaboration avec des organisations privées. Favorisées par l’image non coloniale de la Suisse et gérées en ménageant les grandes puissances, ces activités expriment des spécificités helvétiques et se modifient à cause de l’évolution internationale, notamment de la Guerre froide. Les débuts de la coopération sont imprégnés par un helvétocentrisme, par l’espoir que des actions ciblées vont résoudre les difficultés. Convaincus de la valeur exemplaire de leur modèle économique et politique, les Suisses affirment agir au nom de la neutralité et de la solidarité. Toutefois, d’autres neutres, notamment la Suède, consacrent une proportion plus élevée de leur PNB à la coopération avec le tiers-monde. La solidarité semble jouer un rôle plus important dans les discours et les politiques suisses que dans les multiples aspects des relations extérieures. L’Afrique occupe une place primordiale dans la coopération suisse au développement, qui accorde la priorité aux pays les plus pauvres et qui se modifie en fonction des évolutions en Suisse et dans le monde.

Keywords