INRAE Productions Animales (Sep 2008)
Mesure des nuisances olfactives associées à l’élevage porcin
Abstract
Cet article résume les apports du programme «Porcherie verte» dans le développement de méthodes de mesure des nuisances olfactives qui, dans l’esprit du public, sont fortement associées à l’élevage porcin et constituent un facteur limitant essentiel à son développement. Deux approches, l’une sensorielle, l’autre instrumentale, ont été utilisées conjointement. L’approche sensorielle visait à mettre au point une méthode d’appréciation des odeurs de porcherie qui soit délocalisée (le jury n’a pas besoin de se déplacer sur les lieux), moins lourde que la méthode officielle par dilution d’échantillons d’atmosphères et qui prenne en compte la dimension qualitative des odeurs. Des boîtes de Petri remplies de phase lipidique ont été exposées à l’atmosphère ambiante de porcheries et soumises à une appréciation olfactive par un jury de 10 personnes en laboratoire. Les notations du jury sont bien corrélées à l’appréciation olfactive in situ par la personne ayant réalisé les prélèvements et discriminent bien les situations d’élevage dans l’ordre décroissant d’intensité d’odeurs suivant : post-sevrage et engraissement sur caillebotis > maternité sur caillebotis > litières. Pour pallier les inconvénients liés au caractère subjectif de l’appréciation sensorielle, l’approche instrumentale visait à mettre au point une méthode de prélèvement (Micro Extraction en Phase Solide) et d’analyse des composés volatils piégés sur la phase solide (Spectrométrie de Masse). Les signatures spectrales obtenues permettent de différencier les situations d’élevage comme exposé précédemment et de prédire de façon satisfaisante (R2 = 0,92) les résultats de l’appréciation olfactive par le jury de laboratoire. Les avancées méthodologiques obtenues dans le cadre de ce travail semblent ouvrir la voie à la possibilité de mesurer et caractériser les odeurs de porcherie de façon simple et rapide. Ces méthodes n’ont cependant été testées que pour des atmosphères relativement concentrées à l’intérieur des porcheries. Leur validité pour caractériser des atmosphères extérieures reste à établir.