Les arts et la culture à l’épreuve de la cohésion sociale et de l’autonomisation des femmes en milieu rural : cas du kloh-kloh (1969 – 2022)

Abstract

Résumé : Il y a cinquante-trois ans que les populations de Loossou, de Koriakro et de Ya-sakassou kansi se voyaient exproprier de leurs domaines fonciers ; et sous la contrainte de l’autorité publique, elles subissaient le déguerpissement initié par le gouvernement ivoirien en vue de la construction d’un ouvrage d’intérêt public : le barrage hydro-électrique de Kossou. Nécessité faisant loi, deux sociétés d’État (AVB et ARSO) étaient créées et affectées aux déguerpissements. Certaines populations issues de ces villages étaient relocalisées au centre de la Côte d’Ivoire ; d’autres par contre, dans le sud-ouest avec l’ARSO. Après deux ans d’activités, ces sociétés étaient dissoutes dans l’élan de la crise des années quatre-vingts. Désormais, les populations étaient tenues de se prendre en charge dans un contexte nouveau de démographie galopante et d’une nouvelle technique agricole (nécessitant plus d’espaces) à appliquer. La ruée sur les terres entre nouveaux villages regroupés et villages d’accueil auquel s’ajoutait le problème de leadership, engendraient à la fois des conflits intra et intercommunautaires aux conséquences dramatiques. Dans la quête de l’apaisement social, les habitants ont eu recours aux arts et à la culture, notamment au kloh-kloh festival qui s’était positionné comme l’un des instruments de paix et de cohésion. Par le biais des travaux existants sur la question des déguerpis et des témoignages nourris de maints acteurs, cette étude entend restituer le protocole qui a conduit à l’apaisement des tensions sociales et mettre en perspective les actions de pérennisation de la paix et du développement durable. Et cela passe successivement par le dialogue social, le cadre qu’offre le kloh-kloh festival et l’autonomisation des femmes par la promotion des cultures maraichères, rizicole, la vente de produits artisanaux et culturels. Mots-clés : paix et cohésion sociale, autonomisation, festival, patrimoine culturel, arts et culture