Cahiers du MIMMOC ()

La résilience, un facteur de vitalité pour les langues des signes

  • Stéphanie GOBET

DOI
https://doi.org/10.4000/mimmoc.5572
Journal volume & issue
Vol. 23

Abstract

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Le propos de notre article est de présenter les actions menées par les associations et la communauté scientifique pour que la LSF, interdite depuis 1880, soit reconnue par l’État mais aussi par les sourds, les locuteurs d’une langue étant les premiers garants de sa vitalité. Depuis le Réveil sourd dans les années 1970, les sourds français ont pris conscience qu’ils avaient une langue, structurée, avec laquelle ils pouvaient tout exprimer et ainsi s’épanouir en tant que sujet parlant. Ils ont également découvert le métier d’interprètes, l’existence de nombreuses autres langues des signes ayant un statut politique et surtout que les sourds, dans des pays comme les États-Unis ou la Suède, sont des citoyens à part entière. A partir de cette période, des mouvements associatifs, des manifestations culturelles, scientifiques et politiques se sont développés. Chacun a été acteur dans l’inscription de la LSF dans la loi sur l’accessibilité de 2005, devenant ainsi langue d’enseignement et d’apprentissage. Les retombées de cette reconnaissance par les législateurs sont considérables puisqu’à ce jour, la LSF est visible et présente sur tout le territoire. Elle l’est également dans la littérature, le cinéma, les médias, les hôpitaux, les écoles et la recherche par exemple. De plus, des formations sur la langue des signes et pour les étudiants sourds signeurs se dont développées au sein des universités, ancrant un peu plus cette langue comme objet de réflexions scientifiques.

Keywords