Journal of Information Sciences (Feb 2022)

INFORMATISTES ET TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION EN TUNISIE : ENTRE ALEAS DU CONTEXTE ET IMPERATIFS DE LA PROFESSION

  • El-Khansa Mkada-Zghidi,

DOI
https://doi.org/10.34874/IMIST.PRSM/jis-v17i1.31019
Journal volume & issue
Vol. 17, no. 1

Abstract

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Du fait qu’elles recèlent le document électronique, les technologies de l'information représentent pour les informatistes aussi bien un moyen d’accés au savoir qu'un objet d'étude. Les méthodes et contenus de l’enseignement de la science de l'information sont désormais si dépendants des TI que cela fait de l'enjeu de la profession non plus sa valorisation mais bel et bien son devenir tout entier. Or plusieurs données font penser que l’enseignement à l'Institut supérieur de documentation de Tunisie est quelque peu en marge de l’évolution de ces technologies et qu'une certaine résistance entrave l'introduction de l'innovation tant sur le plan pédagogique que sur celui du contenu. Si quelques modules abordent l'UNIMARC, la recherche automatisée ainsi que la GED, les recommandations du Dublin Core ne sont que passagèrement abordées et les principes de l'indexation automatisée sont tout récents. Ceci révèle une programmation aléatoire, au rythme de réformes globales, dont la dernière en date est la prochaine adoption du système LMD. D'autres raisons peuvent aussi expliquer cette situation : — le changement des pratiques documentaires induit par le numérique, ajouté à l'effacement de la fonction éditoriale classique, n’est pas reflété sur le terrain ; 138 El-Khansa Mkada-Zghidi — les étudiants sont démunis en moyens matériels, cela sape leurs attitudes et compétences vis-à-vis des objets que leur profession les amène à manipuler à travers les TI. De plus, le libre accès aux laboratoires de l'Institut risque fort de se limiter à des besoins strictement individuels dès lors qu'il n’est pas également exploité à des fins pédagogiques ; — la maîtrise des TI par les enseignants relève quasi exclusivement d’une volonté personnelle, et rares sont ceux qui s'appuient sur ces technologies pour illustrer leurs cours ; — le délai ministériel pour la mise en ligne de 20 % des cours au niveau de chaque établissement éducatif est sans cesse repoussé. De plus, l’Université Virtuelle de Tunis privilégie les filières techniques pour I’EAD, mais le fait que cela soit « forcé » en a donné une image négative. Quelle que soit la qualité des programmes de nature à accroître les compétences des informatistes, elle devrait se doubler d’une stratégie qui prenne en considération ces contraintes, et éventuellement l'obstacle linguistique, qui risquent d’entraver leur diffusion et de miner le projet innovant dont ils sont censés être porteurs. l’espace africain ou maghrébin de l’enseignement supérieur, la notion de bibliothèque partagée et sa relation avec le savoir semblent encore loin des rivages des pays du Sud.

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