Akofena (Jun 2022)

Angoisse et écriture dans Chanson douce de Leïla Slimani

  • Souad ATOUI-LABIDI

DOI
https://doi.org/10.48734/akofena.s8v1.18.2022
Journal volume & issue
Vol. 01, no. 08
pp. 207 – 216

Abstract

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Résumé : L’angoisse a toujours été intimement liée aux pratiques et études psychologiques et psychanalytiques. Elle est un sentiment d’appréhension et de peur qui peut se manifester dès la prime enfance. Freud a longtemps décrit l’angoisse comme une peur devant un danger qui reste inconnu, indéterminé, et qui vient le plus souvent de l’intérieur de soi. Elle est ainsi une réaction d’alarme inscrite dans le corps comme un réflexe. Le roman Chanson douce de l’écrivaine marocaine Leila Slimani, contrairement à ce qu’annonce son titre, n’est pas doux. En effet, il s’inscrit et entraine le lecteur dans une trajectoire anxieuse, de peur et d’angoisse. Dans le roman, l’angoisse qui s’installe chez Myriam (personnage principal) résulte du fait qu’elle se sent prisonnière au sein de son propre foyer. Son éternel combat mené pour s’occuper de ses deux enfants se retournent contre elle en s’érigeant comme obstacle qui a bien limité sa liberté. C’est ainsi que les épisodes de vide et d’angoisse commencent et que la nourrice fait son apparition. Au travers du présent article qui est une lecture du roman de Leila Slimani, il sera question de comprendre quelle est cette angoisse qui a saisi Myriam et qui l’a entraînée dans un tourbillon sans fin. Il sera également pertinent de voir de plus près, comment l’écriture de Slimani a fictionnalisé ce sentiment négatif en ménageant des procédés mais aussi un imaginaire capable de dire l’angoisse dans tous ses états en focalisant l’analyse particulièrement sur Myriam et Louise.

Keywords