Alternative Francophone (Nov 2017)

Humour, justice et terrorisme : Le Voyage d’hiver d’Amélie Nothomb et Les Justes d’Albert Camus

  • Françoise Paulet Dubois

DOI
https://doi.org/10.29173/af29330
Journal volume & issue
Vol. 2, no. 1
pp. 37 – 55

Abstract

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Zoïle, le héros du roman Le Voyage d’hiver qu’Amélie Nothomb publie en 2009, manifeste dès la première page son intention de détourner un avion et de l’écraser, avec tous ses passagers et l’équipage, contre la tour Eiffel. Après une curieuse histoire en rétrospective, il se met à l’œuvre à la clôture du livre et percute le monument avec le Boeing 747 qu’il a appris à piloter. Ce « voyage d’hiver » extrêmement criminel, le personnage nous le raconte à la première personne sur un ton humoristique, celui de l’humour noir. Après avoir étudié plusieurs caractéristiques du « terroriste » et de ses motivations, et avoir examiné les procédés littéraires de l’auteure, je proposerai une réflexion sur certains aspects de la liberté d’expression. J’analyserai ensuite la figure des terroristes « justiciers » de l’histoire dans Les Justes de Camus, une pièce de théâtre de 1949, basée sur des événements réels survenus en Russie en 1905 (l’assassinat de Serge Alexandrovitch, oncle du tsar, par le poète Kaliayev) et je montrerai le déchirement tragique des personnages camusiens. Je tenterai, pour finir, de dégager la valeur morale de ces deux œuvres littéraires. Abstract On the very first page of Le voyage d’hiver, a novel Amélie Nothomb published in 2009, the protagonist Zoïle reveals he intends to hijack a plane and crash it against the Eiffel Tower with all its passengers and crew. After a strange flash-back story, he proceeds at the end of the book and hits the monument with the Boeing 747 he has just learned to fly. This extremely criminal « winter travel » is narrated in the first person by the main character in a black humor tone. After examining several characteristics of the « terrorist » and his motivations, and examining the author’s literary methods, I propose a reflection about some aspects of the freedom of expression. In the second part I analyze the figure of the terrorists and « just warriors » of History in Les Justes, a theatre play Albert Camus published in1949, based on actual facts that took place in Russia in 1905 : the assassination of the Tsar’s uncle, Sergei Alexandrovich, by the poet Kalyayev. I describe the tragic heartbreak of Camus’s characters and finally I try to appreciate the moral value of both works.

Keywords