Journal of Lithic Studies (Sep 2017)

Variabilité des débitages laminaires au Second Mésolithique et au Néolithique ancien dans le nord de la France (VIIe et VIe millénaire BCE)

  • Pierre Allard

DOI
https://doi.org/10.2218/jls.v4i2.2538
Journal volume & issue
Vol. 4, no. 2

Abstract

Read online

Cet article présente un bilan des techniques de taille du Second Mésolithique et du Néolithique ancien du 7e au 6e millénaire dans le nord de la France. Cette période est caractérisée par l'apparition d'une nouvelle pratique technique qui se manifeste par la production de lames régulières associées à de nouvelles armatures de flèche de forme trapézoïdale. D’après les études menées, il semble que seuls les débitages à la percussion indirecte sont documentés dans l’ouest et le nord de l’aire considérée. Néanmoins, des analyses plus fines devront être menées pour les débitages soignés des productions de lamelles régulières et des petits nucléus présents dans les contextes de l’est de la France. Il semble désormais qu’une méthode de débitage assez commune puisse se percevoir. Elle a été parfaitement décrite sur le site des Essart à Poitiers (méthode de l’Essart A, Marchand 2009). Cette méthode d’exploitation des blocs avec des flancs orthogonaux, un plan de frappe lisse peu incliné et une surface lamellaire quadrangulaire peu cintrée apparaît comme plutôt fréquente dans les assemblages à trapèzes du Mésolithique. Malgré un concept commun, l’étude de ce « complexe » des industries à trapèzes montre une certaine variabilité du point de vue des méthodes de taille. Il semble se dégager des entités parfois bien circonscrites au sein de cet ensemble. C’est le cas du Retzien qui s’oppose nettement au Téviécien de par les procédés de préparation systématique par micro-facettage mais également par une excellente unité stylistique des types de trapèzes. Le débitage sur tranche d’éclat pour l’installation des surfaces laminaires semble pour le moment cantonné d’une zone allant du Bassin parisien à la Belgique. L’est de la France se démarque par des productions avec des talons facettés et des plans très inclinés. Il faudra donc donner du sens à ces différentes pratiques qui pour le moment sont des résultats bruts. La dimension chronologique est un élément crucial qui devra être mieux précisé. En rapport avec les résultats obtenus sur les modalités de la percussion indirecte, un meilleur cadre chronologique permettra de comprendre la synchronie ou la diachronie des variantes observées des débitages. De nouvelles découvertes et de nouvelles datations permettent de mieux préciser l’introduction de la percussion indirecte vers 6200 cal. BCE dans le Bassin parisien. Enfin, il reste encore à mieux préciser les assemblages typologiques. Nous ne disposons pas encore suffisamment de séries qui permettent de bien comprendre l’évolution des différents types de trapèzes et triangles dérivés et si certaines méthodes de débitages sont particulières à certains types d’armatures. Malgré les imprécisions des datations et la difficulté de démêler les assemblages d’armatures, on peut retenir qu’il existe probablement des moments où certains types dominent. Ce travail reste totalement à faire et il est tributaire d’une meilleure résolution chronologique et des contextes des séries du Second Mésolithique

Keywords