Alternatives Rurales (Dec 2018)
Diversités et efficience des élevages dans les écosystèmes agraires oasiens : une analyse dans la vallée du Drâa
Abstract
Les systèmes de production agricole en zones oasiennes sont soumis à d’intenses pressions sur les ressources, notamment hydriques et foncières. Dans ces régions où règne une aridité marquée et où l’irrigation est primordiale pour la pratique des activités agricoles, deux études complémentaires ont été menées. La première a visé à déterminer une typologie des élevages, sur la base de leurs paramètres structurels et fonctionnels. La deuxième phase de l’analyse a visé à préciser plus exactement les rôles des productions animales dans ces systèmes en caractérisant l’importance de l’élevage, des cultures et des activités extra-agricoles dans les revenus totaux des exploitations agricoles. Quatre systèmes ont été distingués, selon l’autonomie fourragère et les contributions des différentes espèces (bovins, camelins et petits ruminants - caprins et ovins -). Les résultats ont aussi montré que les systèmes avec une autonomie fourragère limitée et donc un maximum d’usage d’intrants externes (élevage bovin et élevage intensifié de la race ovine D’man) concourent aux meilleurs rendements et revenus des cultures. Ceci est particulièrement marqué pour les revenus du palmier dattier qui bénéficie de doses d’irrigation plus intenses apportée à la luzerne qui lui est associée. En parallèle, dans les exploitations avec des capitaux limités ou des eaux souterraines inaccessibles, l’élevage pastoral (dromadaires et caprins) constitue la principale source de revenus, permettant des efficiences de valorisation des eaux et des capitaux remarquables en recourant aux vastes parcours limitrophes et aux coproduits des cultures (déchets de dattes, pailles et son de céréales, etc.).