Italies (Dec 2019)

La représentation de l’athlète grec entre mythe et découverte

  • Ilaria Splendorini

DOI
https://doi.org/10.4000/italies.6899
Journal volume & issue
Vol. 23
pp. 35 – 62

Abstract

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Ma contribution voudrait se pencher sur l’évolution de la représentation de l’athlète grec dans la peinture et la sculpture italiennes entre la fin du Quattrocento et le début du XIXe siècle. Une représentation qui se nourrit au départ du « mythe » de l’art grec plus que de sa réelle connaissance. Nous verrons alors que les figures les plus iconiques de l’athlète grec – le lutteur, le pugiliste et le discobole – telles que les représentent entre autres Antonio del Pollaiolo, le Pordenone ou Bastianino, remises au goût du jour par le De arte gymnastica de Girolamo Mercuriale, sont le reflet d’un hellénisme philologique et érudit qui est celui des antiquari humanistes, grands collectionneurs de monnaies et de camées antiques et lecteurs passionnés des commentaires de Pline l’Ancien sur l’art grec. Si au début du XIXe siècle Canova s’inspire encore d’un récit de Pausanias pour la réalisation de ses pugilistes Creugas et Damoxène, le Discophore d’Andrea Appiani témoigne quant à lui de l’enthousiasme suscité par la découverte récente du célèbre Discobole Lancellotti, mais aussi d’une sensibilité néoclassique qui, dépassant la réinterprétation stylistique de la Renaissance, prône un retour à l’antique par le biais de l’étude de l’art grec et considère les vestiges comme des œuvres d’art à part entière et non plus comme simples témoignages d’un passé glorieux.

Keywords