Ziglôbitha (Jun 2023)
Survie des langues vernaculaires en milieu urbain : cas du joore dans la ville de Ouagadougou
Abstract
RESUME : La dynamique des langues entrainant la progression de certaines langues et la régression d’autres, prend de l’ampleur de nos jours en raison de l’urbanisation massive, du brassage des populations, des facilités de déplacement et de la démocratisation des moyens de communication. Ainsi, à Ouagadougou (capitale du Burkina Faso), à l’instar d’autres villes africaines hétérogènes sur le plan linguistique, plusieurs langues vernaculaires vivotent aux côtés des grandes langues de communication (français, anglais) et des langues nationales véhiculaires (moore, dioula, fulfulde). Quel est le sort du joore dans la ville de Ouagadougou ? Grâce à une grille d’observation directe avec enregistrement dans des familles Joose et des guides d’entretien adressés aux enfants, à leurs parents et aux jeunes Joose de Ouagadougou, nous avons identifié les causes de la non utilisation du joore par les enfants Joose; tout en faisant ressortir les conséquences de cet état de fait. A cet effet, un certain nombre de solutions ont été proposées. A en croire les résultats parvenus, de nos jours, le joore à Ouagadougou est synonyme de frustration et de gêne pour celui qui le parle. Seule la volonté politique et la détermination des Joose eux-mêmes permettront de retarder l’avènement de la disparition du joore. Mots-clés : français basilectal ; langue morte ; pratique langagière ; satellisation ; sentiments épilinguistiques.