Cahiers d’études des cultures ibériques et latino-américaines (Jan 2016)
Les marielitos, exilés au sein de l’exil
Abstract
Résumé : L’exode du port de Mariel, à Cuba, au printemps 1980, marque à la fois une continuité par rapport à l’émigration précédente de 1965 et une rupture : en effet, celui qu’on appela marielito fut banni deux fois : par son pays d’origine et par le pays d’accueil. Un film comme Scarface (Brian de Palma, 1983) véhicula cette représentation négative du marielito avec une violence qui allait mettre en péril l’image positive que s’était construite la communauté cubaine de Miami pendant vingt ans. Tombé dans l’oubli à Cuba, cet exode, devenu un thème littéraire grâce aux témoignages de « la génération du Mariel » fait désormais partie du patrimoine historique des Cubains de Miami. Il a provoqué des changements importants dans la politique migratoire des États-Unis à l’égard des Cubains. Il s’inscrit surtout dans la problématique de l’identité nationale cubaine, toujours inachevée. Resumen : El éxodo del puerto de Mariel, en Cuba, en la primavera de 1980, marca a la vez una continuidad respecto a la emigración precedente de 1965 y una ruptura : en efecto, el que fue llamado marielito fue rechazado dos veces : por su país de origen y por el país de acogida. Una película como Scarface (Brian de Palma, 1983) vehiculó esta representación negativa con una violencia que iba a poner en peligro la imagen positiva que se había construido la comunidad cubana de Miami durante veinte años. Caído en el olvido en Cuba, este éxodo, transformado en tema literario por « la generación del Mariel, » hoy forma parte del patrimonio histórico de los Cubanos de Miami. Provocó cambios importantes en la política migratoria de Estados Unidos frente a Cuba. Sobre todo, se sitúa en la problemática de la identidad nacional cubana, siempre inconclusa. Abstract : The exodus from Mariel harbour, Cuba, in spring 1980, shows at the same time a continuity compared with the precedent emigration of 1965 and an abrupt change : in fact, the one who was called marielito was exiled twice : from his homeland and from the land of reception. A movie like Scarface (Brian de Palma, 1983) is leading to this negative representation with a violence that puts in danger the positive image which the Cuban community in Miami had built during twenty years. Sunk into oblivion in Cuba, this exodus transformed into literary fact by « the Mariel generation » is part now of the historic heritage of the Cuban people in Miami. It caused important changes in United States migration policy towards Cuba. Above all, it is one of the major problem of cuban national identity, always unfinished.