Revue LISA (Jan 2005)
“I can’t live there no more” :Baldwin and Škvoreckv on Jazz and Exile
Abstract
Cet article examine les thèmes croisés du jazz et de l’exil dans Another Country de James Baldwin et The Bass Saxophone de l’écrivain tchéco-canadien Josef Škvorecký. D’autres écrivains exilés afro-américains et tchèques tels Richard Wright et Milan Kundera ont insisté sur l’aspect politique du jazz, que Wright décrit comme un “rejet extatique” de la société et que Kundera définit comme en constante évolution, en contraste avec la musique populaire. Dans Another Country de Baldwin, le jazz est fortement lié aux personnages les plus en marge de la société américaine: non seulement Rufus, le musicien de jazz noir, mais aussi Eric, le Blanc expatrié revenant de France. La musique de Bessie Smith et Billie Holiday offre une toile de fond aux moments les plus intimes de ces personnages, et elle-même témoigne d’un profond désir de trouver une meilleure patrie, malheureusement inexistante. Pour Škvorecký (qui a quitté l’Europe de l’Est pour l’Amérique du Nord) et Baldwin (qui a quitté l’Amérique pour passer une grande partie de sa vie en Europe) le jazz transforme les expériences douloureuses en art, servant à la fois d’inspiration et de catharsis.