SHS Web of Conferences (Jul 2014)

De l’agglutination à la triangulation ou comment expliquer certaines séries morphologiques

  • Lignon Stéphanie,
  • Namer Fiammetta,
  • Villoing Florence

DOI
https://doi.org/10.1051/shsconf/20140801324
Journal volume & issue
Vol. 8
pp. 1813 – 1835

Abstract

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Le français comprend des séries de lexèmes comportant des suites régulières de composants morphologiques adjoints à des bases lexicales : biologiste, parisianisme, mathématicien, brumisation. Ces cas ne sont pas homogènes : il peut s’agir de deux exposants construisant des lexèmes appartenant à des catégories référentielles et catégorielles distinctes (eg. -ique et –ien pour mathématicien ; -ien et –isme pour parisianisme ; -iser et –ion pour brumisation ; - logie et –iste pour biologiste) ou bien il s’agit d’exposants qu’on pourrait a priori estimer concurrents (eg. -logue et –iste pour bactériologiste). Ces constatations entraînent plusieurs questions : - Quelle est la nature de l’attraction entre les composants morphologiques qui constituent ces suites ? - Est il possible qu’il existe des formes construites à l’aide de la consécution de deux exposants concurrents, comme on pourrait l’envisager pour les formes en logiste ? - Ces suites sont elles analysées/analysables comme un unique exposant ou une suite de deux exposants ? - Et enfin, la régularité de telles constructions est elle l’illustration de l’émergence de nouvelles règles ? La description de ces différents cas montrera que ces attirances n’ont comme seul point commun que la consécution des composants, mais que cette consécution s’explique par des raisons linguistiques très différentes. En revanche, l’ensemble de ces cas conduit à reconsidérer la modélisation de l’analyse et nous amène à proposer une représentation triangulaire plutôt que linéaire.