Usages symboliques des corps des personnages mendiants dans les rites : une lecture de La Grève des bàttu d’Aminata Sow Fall

Abstract

Résumé: Depuis quelques décennies, la présence du corps de personnage est de plus en plus perceptible dans les romans africains. Le personnage, considéré comme une unité anthropomorphique, apparaît dans sa littérarisation avec son entité physique et psychologique qui lui permettent d’évoluer comme un être humain et social. Il est ainsi investi des savoirs qui renseignent sur la culture qui prévaut dans la société romanesque au sein de laquelle il évolue. Son corps porte ainsi les empreintes culturelles ancrées dans l’imaginaire collectif. Le présent article se résout d’analyser sous l’angle anthropologique les usages stéréotypés des corps des personnages mendiants dans les différents rites qui sont accomplis par les autres personnages dans l’espace romanesque de La grève des bàttu de la Sénégalaise Aminata Sow Fall. L’analyse répondra à la question suivante : comment et pourquoi les corps des personnages mendiants sont utilisés dans les rites ? Pour répondre à cette question, nous convoquerons l’approche sociopoétique d’Alain Montandon (2016) qui entend analyser la manière dont les écrivains reprennent, manipulent et contredisent les représentations sociales dans leurs œuvres littéraires. Cette lecture révèle que les usages des corps des personnages mendiants dans les différents rites sont les conséquences des croyances fondées sur les idées reçues stéréotypées dans ladite société romanesque. Mots-clés : corps ; mendiant ; usage symbolique ; rites