E-Spania (Feb 2019)

Góngora, Aldrete, el castellano y el latín: cruces de polémicas

  • Muriel Elvira

DOI
https://doi.org/10.4000/e-spania.29813
Journal volume & issue
Vol. 32

Abstract

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Cet article étudie les connexions jusqu’alors inexplorées entre la polémique gongorine et celle sur l’origine de la langue, qui opposa Gregorio López Madera à Bernardo de Aldrete. On y montre qu’Aldrete est un auteur fréquemment cité tant par les défenseurs de Góngora que par ses détracteurs. Dans le corpus de la polémique gongorine, l’idée s’impose peu à peu que les théories d’Aldrete sur l’origine de la langue préparèrent la révolution poétique des grands poèmes (Polyphème, 1612 et Solitudes, 1613-1614), dans lesquels Góngora proposait un programme ambitieux de réécriture de la littérature antique et de latinisation de la langue espagnole. En effet, Aldrete lance au début Del origen y principio de la lengua castellana (1606) un appel aux écrivains de son temps pour cultiver l’espagnol en imitant le latin. Góngora pourrait avoir répondu à cet appel et pris position dans le débat sur l’origine des langues en important en castillan des « manières de dire » latines (« frases » ou « frasis »), sans que pour autant l’essence de la langue castillane n’en soit affectée. Cela revenait à démontrer l’invalidité des thèses de Gregorio López Madera. A l’inverse, les érudits qui acceptèrent la thèse du castillan primitif se rangèrent fréquemment parmi les critiques de Góngora, en raison de la séparation radicale du latin et du castillan qu’ils postulaient.

Keywords