Revue des Langues, Cultures et Sociétés (Jun 2020)

Récits d’ambassade et altérité linguistique

  • Mohammed DEKHISSI

DOI
https://doi.org/10.48384/IMIST.PRSM/lcs-v6i1.21312
Journal volume & issue
Vol. 6, no. 1
pp. 57 – 64

Abstract

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Résumé – Parler de l’autre, dans un récit de voyage, c’est aussi le traduire en termes de différences. Mais quand les mots de la langue d’accueil sont incapables de dire certaines choses de l’autre, le voyageur recourt à des stratégies diverses et utilise des procédés de traduction multiples pour rendre à peu près l’indicible. Quand le traducteur n’a pas les mots pour nommer les choses qu’il n’a jamais connues, ou raconter des expériences qu’il n’a jamais vécues, il est, à coup sûr, vaincu ; et l’assemblage de ses propres mots qu’il fournit ne fait pas sens pour son récepteur. L’entreprise devient plus ardue lorsque le voyageur-traducteur a reçu un enseignement essentiellement religieux, dans un Maroc, isolé géographiquement de l’Europe et confiné pendant des siècles dans le conservatisme. Comment traduire cet autre et cet ailleurs qui fascinaient toujours les voyageurs marocains, qui étaient sans cesse source d’émerveillement et d’étrangeté ? Cette épreuve de l’étranger est également une épreuve de langue, de mots et de concepts.

Keywords