Cahiers d’histoire. (Jul 2011)

La chambre syndicale ouvrière de la boucherie de Paris et la Bourse du travail de Paris (1886-1904)

  • Sylvain Leteux

DOI
https://doi.org/10.4000/chrhc.2373
Journal volume & issue
Vol. 116
pp. 101 – 114

Abstract

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Rolande Trempé affirme que « les Bourses du travail sont l’une des institutions qui ont le plus profondément et le plus durablement marqué le mouvement ouvrier français1 ». En partant de l’exploitation d’un dossier de suivi policier, l’auteur tente de vérifier si cette affirmation se justifie dans le cas d’une branche artisanale de l’alimentation, la chambre syndicale ouvrière de la boucherie de Paris, fondée en août 18862. Le cadre chronologique correspond à celui imposé par la source : les rapports de police du dossier prennent fin en 1904. Mais il couvre aussi une période spécifique du mouvement ouvrier français : l’étude s’étend en effet entre deux dates clefs au niveau national, la légalisation des syndicats professionnels en 1884 et le vote de la loi sur les bureaux de placement en 1904, et deux dates majeures au niveau local, l’ouverture de la Bourse du travail de Paris en 1887 et l’expulsion de la CGT en 1905. Dans cette période d’émergence et de structuration des organisations syndicales ouvrières, en quoi la mise en place d’une Bourse du travail va-t-elle répondre ou non aux attentes des ouvriers bouchers parisiens ? Le propos s’articule autour de trois thèmes : le problème des locaux pour les réunions syndicales, le problème du placement des ouvriers (la lutte contre les bureaux de placement privés étant la principale revendication syndicale des ouvriers de l’alimentation jusqu’au vote de la loi de 1904) et le problème du positionnement par rapport au syndicalisme révolutionnaire.

Keywords