Voix Plurielles (Dec 2017)

Les Onze de Pierre Michon : la fiction entre lieu de savoir et de critique historiographique

  • Mathilde Savard-Corbeil

DOI
https://doi.org/10.26522/vp.v14i2.1645
Journal volume & issue
Vol. 14, no. 2

Abstract

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Cet article mettra en question la possibilité d’une relation entre engagement éthique et esthétique dans la littérature contemporaine. Pour ce faire, nous proposons d’étudier la présence de l’œuvre d’art fictive dans Les Onze de Pierre Michon. L’œuvre qui est créée au sein du récit, et qui n’a aucun référent réel, s’avère être un outil politique puissant : on décidera après-coup la signification accordée au portrait des onze représentants du Comité du Salut Public. C’est une œuvre créée dans l’attente, qui servira un discours politique précis dépendamment des évènements : soit on célèbrera les pères de la Révolution française, soit on se souviendra d’eux comme des tyrans de la terreur. L’ambiguïté herméneutique est au cœur même du travail du peintre fictif François-Elie Correntin et du récit de médiation qu’en fera Jules Michelet. Tout l’enjeu du tableau consiste à représenter deux sens possibles, et d’ainsi aider l’Histoire officielle en lui donnant une imagerie commune qui puisse renforcer son discours institutionnel.

Keywords