Revista Criação & Crítica (Dec 2015)
Mercier de Compiègne et la question de la mode
Abstract
Au XVIIIe siècle, la mode parisienne connaît de profondes mutations. L’offre vestimentaire variée est illustrée par une presse de mode devenue périodique qui renouvelle ses propositions grâce à de séduisantes gravures. Surtout une figure iconique émerge de ce siècle des Lumières : la marchande de mode et sa représentante la plus célèbre, mademoiselle Rose Bertin, « ministre des modes » de la reine de France, Marie-Antoinette. Les femmes étaient comme des oiseaux amusants qui changent de plumage deux ou trois fois par jour. Cet engouement pour la mode a provoqué de vives réactions notamment chez Mercier de Compiègne. Dans Comment m’habillerai-je ? Mercier établit un lien indéniable entre la mode vestimentaire et la puissance de la nation. Le respect de la simplicité traduit réserve et modestie ; deux vertus caractéristiques de la nature humaine. Tout vêtement pouvant exalter les prétentions des femmes est en opposition avec leur destination naturelle. Les réflexions de Mercier sont emblématiques de ce retour à la nature. L’auteur de Comment m’habillerai-je ? exalte ainsi l’image de la beauté saine et naturelle. Ces réflexions veulent gagner également la Cour et changer les règles du bon goût.