Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada (May 2024)

Disparités dans la santé mentale positive des adultes faisant partie d’une minorité sexuelle ou de genre au Canada

  • Sonia Hajo,
  • Colin A. Capaldi,
  • Li Liu

DOI
https://doi.org/10.24095/hpcdp.44.5.01f
Journal volume & issue
Vol. 44, no. 5
pp. 219 – 231

Abstract

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IntroductionL’objectif de cette étude était d’examiner les disparités potentielles en matière de santé mentale positive chez les adultes au Canada selon leur orientation sexuelle et leur modalité de genre. MéthodologieÀ l’aide des données de la composante annuelle de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2019 (N = 57 034), nous avons comparé la satisfaction moyenne à l’égard de la vie et la prévalence d’un niveau élevé de santé mentale auto-évaluée (SMAE), de bonheur et de sentiment d’appartenance à la communauté entre les adultes hétérosexuels et les adultes faisant partie d’une minorité sexuelle, ainsi qu’entre les adultes cisgenres et les adultes faisant partie d’une minorité de genre. Nous avons utilisé les données de la composante de réponse rapide sur la santé mentale positive de l’ESCC de 2019 (N = 11 486) pour comparer la prévalence d’un niveau élevé de bien-être psychologique chez les adultes hétérosexuels et les adultes faisant partie d’une minorité sexuelle. Des analyses de régression linéaire nous ont permis de relever les différences entre ces groupes en ce qui concerne la satisfaction moyenne à l’égard de la vie et des analyses de régression logistique en ce qui concerne les autres paramètres de la santé mentale positive. RésultatsPar rapport aux adultes hétérosexuels, les adultes faisant partie d’une minorité sexuelle ont fait état d’une moins grande satisfaction moyenne à l’égard de la vie (B = −0,7, IC à 95 % : −0,8 à −0,5) et étaient moins susceptibles de déclarer un niveau élevé de SMAE (RC = 0,4, IC à 95 % : 0,3 à 0,5), de bonheur (RC = 0,4, C à 95 % : 0,3 à 0,5), de sentiment d’appartenance à la communauté (RC = 0,6, IC à 95 % : 0,5 à 0,7) et de bien-être psychologique (RC = 0,4, IC à 95 % : 0,3 à 0,6). Les différences n’étaient pas toujours statistiquement significatives pour certains groupes de minorités sexuelles dans les analyses stratifiées selon le sexe. Les adultes faisant partie d’une minorité de genre ont fait état d’une moins grande satisfaction moyenne à l’égard de la vie et étaient moins susceptibles de déclarer un niveau élevé de SMAE et de bonheur que les adultes cisgenres. ConclusionLes travaux de recherche ultérieurs pourraient porter sur l’origine de ces disparités en matière de santé mentale positive, sur les facteurs de risque et les facteurs de protection au sein de ces populations, sur la façon dont d’autres facteurs sociodémographiques interagissent avec l’orientation sexuelle et l’identité de genre et influent sur la santé mentale positive, et sur l’évolution de ces disparités au fil du temps.