Materiales para la Historia del Deporte (Jul 2024)

Introduction numéro spécial: Images des Jeux Olympiques

  • Pierre-Olaf Schut,
  • Marion Philippe

DOI
https://doi.org/10.20868/mhd.2024.27.5244
Journal volume & issue
Vol. 0, no. 27
pp. 4 – 6

Abstract

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Les Jeux Olympiques constituent une manifestation mondiale exceptionnelle –elle se déroule tous les 4 ans– et est médiatisée de manière exponentielle. Les deux semaines de compétition sont marquantes et génèrent d’innombrables images d’exploits sportifs, de la ville hôte et des épisodes sportifs. Ceux-ci créent des histoires parfois magnifiques, parfois dramatiques autour des sportifs, mais aussi d’évènement dans l’évènement. Ceux-ci produisent des images et construisent des représentations. L’institution olympique et les différentes parties prenantes (organisations sportives, sponsors, diffuseurs, territoires hôtes, etc.) s’investissent pour s’approprier le processus de production de ces représentations et les contrôler pour assurer la mise en œuvre de leurs stratégies/politiques. L’image est d’abord contrôlée par le Comité International Olympique. L’institution sportive internationale existe par son image et doit la contrôler et l’entretenir (Giesen Hallmann, 2018) pour conserver l’adhésion du public et donc des médias, mais également des entreprises. En effet, la mise en place du programme de partenaires dès les années 1980 appuyés par Juan Antonio Samaranch, président du CIO de 1980 à 2001, est fondée sur le bénéfice que les entreprises espèrent tirer de ce partenariat qui revêt avant tout des enjeux d’image (Stipp, 1998). Comme l’explique Marc Lits (1997), c’est parce qu’un évènement est médiatisé qu’il en devient un à travers sa mise en récit. De là, c’est une aubaine à la fois pour les entreprises, qui peuvent y trouver un moyen de gagner de l’argent, mais aussi pour les sportifs dans le cadre de la marchandisation du sport et des JO à l’œuvre à partir de années 1980. La question de l’image en tant qu’iconographie, mais aussi en tant que représentation est donc centrale pour pérenniser un évènement tel que les JO. Bien entendu, les enjeux privés et commerciaux s’articulent avec des enjeux publics. L’engagement des villes hôtes et de leur pays est largement nourri par la volonté de (re)construire une image de marque. L’attractivité du territoire pour le tourisme ou des activités commerciales est fondamentale (Kenyon Bodet, 2012 ; Hahm, Taci Terry, 2018). Les enjeux d’image portés par les acteurs publics sont aussi symboliques et culturels. Les cérémonies d’ouvertures sont les meilleurs exemples de l’expression de l’histoire du pays hôte, de sa culture et des valeurs qu’il défend (Hogan, 2003 ; Kramavera Grix, 2023). Les minorités qui revendiquent pacifiquement ou par la violence s’immiscent également dans les Jeux pour saisir le coup de projecteur qu’ils représentent. Mais l’identité nationale reste au cœur des épreuves sportives lorsque les drapeaux s’élèvent et les hymnes retentissent à la fin de chaque épreuve. Ces symboles sont autant de prolongements d’une compétition internationale entre les pays qui défendent leurs performances dans une société globalisée. Dans ce domaine, les médailles des champions contribuent à forger des identités sportives et, par extension, nationales. A travers les différentes contributions de ce numéro, nous entendons apporter une contribution à cet objet vaste et complexe. Nous n’avons pas la prétention d’épuiser le sujet, mais d’en éclairer certains aspects. Par leur diversité, les auteurs offrent des regards complémentaires qui portent sur des Olympiades, des sports ou des pays différents.