African and Mediterranean Agricultural Journal - Al Awamia (Apr 2024)
Pour une production céréalière résiliente dans le contexte des changements climatiques : option génétique et agronomique
Abstract
La filière céréalière constitue une des principales filières de la production agricole au Maroc. Elle a un poids socio-économique important, un poids social majeur pour un tissu de producteurs fragiles, et un poids économique majeur dans l'agriculture nationale. Cependant, la production céréalière nationale est sujette à plusieurs contraintes de production, à savoir les stresses biotiques et abiotiques. L’association et l’interaction de plusieurs facteurs sont généralement plus dangereuses que leur effet individuel. Ces contraintes sont plus dangereuses dans les années à faible pluviométrie. Avec un rendement moyen de 16 q/ha et une production de 64,5 million q/an, le Maroc est loin de la sécurité alimentaire concernant cette denrée. De ce fait, le Maroc doit fournir des efforts supplémentaires de création variétale pour la résistance aux maladies et ravageurs et principalement de tolérance à la sécheresse, puisque 75% des superficies de céréales sont dans les zones arides et semi-arides. Avec la diminution des précipitations et l’augmentation de la température dues aux effets des changements climatiques, le choix variétal est un facteur très important pour une production optimale au Maroc. En effet, des variétés à cycle court sont les plus recommandées pour échapper au stress hydrique de fin de cycle. Actuellement, plusieurs variétés sont disponibles sur le marché Marocain. Elles sont généralement des variétés tolérantes à la sécheresse, résistantes à certaines maladies et ravageurs (cécidomyie principalement). La conduite technique des céréales est le deuxième facteur d’une production céréalière. La date de semis, la dose de semis, la fertilisation et l’apparition des maladies et ravageurs dépendent des régions agroécologiques et du climat (précipitations, humidité et température). La date de semis doit être précoce (deuxième semaine de novembre) pour permettre à la culture de profiter des précipitations du début du cycle. Quant à la dose de semis, elle dépend de plusieurs facteurs, dont le plus important est la disponibilité en eau. Dans les zones humides, elle est généralement augmentée avec des apports plus importants en fertilisants. Ces apports eux-mêmes dépendent de la disponibilité en eau. Les besoins du blé en éléments fertilisants sont calculés en fonction du rendement objectif de la culture. Cependant, avec la rareté de l’eau, des apports en azote, l’élément nutritif le plus important, augmente la résistance d’absorption d’eau du sol par les racines qui conduit à stresser davantage la culture.