Les services publics de l’Afrique francophone et la persistance des pratiques corruptibles : cas de la mairie de la commune d’abobo (Côte d’Ivoire)

Abstract

Après les indépendances de la Côte d’Ivoire jusqu’à ce jour, le service public s’illustre encore par la corruption, la recherche de profits au détriment de l’accès équitable à des prestations selon les conditions régies par la puissance publique. Cette corruption se traduit par une extrême complexité de pratiques et d’habitudes qui ne laissent personne indifférent. Cet article essaie d’appréhender les déterminants sociaux à l’origines du phénomène à partir d’une approche qualitative. Les informations ont été recueillies dans la documentation administrative à l’aide d’une grille de lecture d’une part et d’autre part, auprès des agents et usagers de la mairie de la commune d’Abobo à l’aide d’un guide d’entretien semi-directif. Comme résultats, on retient trois grands facteurs à l’origine du phénomène. Il s’agit, premièrement des rôles émaillés de toutes sortes de corruptions des agents coloniaux (commandants de cercle et auxiliaires) dans l’administration publique en période coloniale. Deuxièmement, le maintien du service public calqué sur le modèle colonial après les indépendances et enfin les tentatives de solution et l’échec dans la rupture. Ces facteurs expliquent pourquoi une culture de corruption organisée en marge des conditions régies par la puissance publique en Côte d’Ivoire. Mots clés : Côte d’Ivoire, service public, gestion, corruptions, recherche de profits, origines