Digital Studies (Jun 2016)

La stratégie du sauna finlandais: Les frontières des Digital Humanities

  • Marin Dacos

DOI
https://doi.org/10.16995/dscn.41
Journal volume & issue
Vol. 6, no. 2

Abstract

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Digital Humanities is getting a lot of attention! But do they exist as a community, unified and consistent? Is this community’s government balanced and democratic? Up to now, no study has explored such a community by investigating its members, looking at them through the prism of multilingualism and geography. The "Who are you, Digital Humanists?" survey, conducted after THATCamp Luxembourg (Terras 2012b) and promoted at DH2012 (Hambourg), provided an incomplete, though already significant, sample of 850 people who accepted to answer a questionnaire. The survey found a highly mixed linguistic and geographic profile, the existence of outsiders who either were not aware of the study or did not pay attention to it, the marginalization of English as a first language, and the dominance of English as a second language. It showed that Digital Humanities are strongly influenced by History and Classical Studies, but have little or no bearing on disciplines concerned with today’s world, on the one hand, and with Web sciences, data mining and text mining, on the other hand. A major event on cultural diversity, the Digital Humanities 2012, was governed by Europe and North America, namely the United Kingdom and its former colonies (Ireland, Canada, the United States and Australia). The Anglophone community strikes again, it appears. In order to measure progress in the diversity of the power of our community, this paper proposes the creation of an indicator, the Digital Humanities Decision Power (DHDP), which measures the gap between the various groups of Digital Humanists and their power in the field and the scientific selection procedures. On the basis of this indicator, a collective debate is necessary to make our community more responsive to linguistic and geographic diversity. We call this the Finnish Sauna strategy. Les Digital Humanities, on en parle! Mais existent-elles comme une communauté, unie et cohérente? Le gouvernement de cette communauté est-il équilibré et démocratique? Aucune étude n’avait, jusque-là, exploré une telle communauté à travers une enquête concernant ses membres, au prisme du multilinguisme et de la géographie. L’enquête "Who are you, Digital Humanists?" lancée à l’issue de THATCamp Luxembourg (Terras 2012b) et promue au cours de DH2012 (Hambourg), a permis de récolter un échantillon incomplet, mais déjà significatif, de 850 personnes, qui ont accepté de se prêter au jeu du questionnaire. On y découvre une très grande diversité linguistique et géographique, l’existence d’un hors-monde qui n’a pas vu l’enquête ou n’y a pas prêté attention, la marginalité de l’anglais comme première langue, mais sa domination comme second idiome. S’y révèlent des Digital Humanities fortement marquées par l’Histoire et les études classiques, mais très peu, beaucoup trop peu, connectées aux disciplines s’intéressant au monde contemporain, d’une part, et au sciences du Web, à la fouille de données, à la fouille de textes, d’autre part. On y découvre également un événement majeur, les rencontres Digital Humanities 2012, dont le thème était la diversité culturelle, gouverné par l’Europe et l’Amérique du Nord, et plus précisément par le Royaume-Uni et ses anciennes colonies (Irlande, Canada, Etats-Unis d’Amérique, Australie). L’anglophonie a encore frappé, dira-t-on. Afin de mesurer les progrès de la diversité au cœur du pouvoir de notre communauté, cet article propose la création d’un indicateur, le Digital Humanities Decision Power (DHDP), qui permet de mesurer l’écart entre la taille des bassins de Digital Humanists et leur pouvoir dans l’expertise et les procédures de sélection scientifiques. Sur la base de cet indicateur, un débat collectif est nécessaire pour rendre notre communauté plus ouverte à la diversité linguistique et géographique. Nous appelons cela la stratégie du Sauna finlandais.

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