Cahiers Africains des Droits de l’Homme et de la Démocratie ainsi que du Développement Durable (Sep 2022)

DROIT DIPLOMATIQUE ET CONSULAIRE : DROIT DE LA PAIX OU DROIT DE GUERRES NON MILITAIRES ?

  • Jean Faustin OMATOKO OLAMBA

Journal volume & issue
Vol. 1, no. 76
pp. 17 – 42

Abstract

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L’article ‘’ droit diplomatique et consulaire : droit de paix ou droit des guerres non militaires ?’’, pose la problématique de la construction de la puissance de la République Démocratique du Congo par des moyens autres que militaires, dans un environnement international en perpétuelle compétition de puissance. Il démontre, à cet effet, que l’utilisation des expressions ‘’ pays frère’’, ‘’pays ami’’, n’empêche nullement les puissances étrangères de rechercher leur puissance, si pas par des guerres militaires, mais toujours par des guerres non militaires, à travers la diplomatie et la coopération. Pour ce faire, les États s’appuient sur leurs populations, sur un certain nombre d’instruments juridiques nationaux et internationaux ainsi que sur certaines organisations tant nationales qu’internationales. En ce qui concerne la République démocratique du Congo, l’article démontre qu’en dépit d’un arsenal juridique et institutionnel impressionnant en sa possession, ce pays éprouve encore de difficulté à aligner des victoires significatives et durables sur ce terrain de guerres non militaires, dont le théâtre des opérations se déroule principalement sur la politique étrangère, à travers le Président de la République et le Ministère des Affaires étrangères (Ambassades, Consulats et Représentations permanentes), notamment ; pour la bonne et simple raison que l’idée de la protection des intérêts de la République et ceux de ses ressortissants, à l’intérieur de ses limites territoriales comme à l’étranger, n’est pas encore suffisamment enseignée. En effet, si pour remporter des victoires militaires, une armée a besoin des hommes et des femmes bien formés, bien entrainés, bien équipés et bien commandés ; la guerre non militaire diplomatique et consulaire a aussi besoin des femmes et des hommes bien formés, bien entraînés, bien équipés et bien commandés. C’est pourquoi, dans la construction de la puissance de la RDC, l’article insiste sur le volet formation spécifique en matière de promotion, de défense et protection des intérêts de la République et de ceux de ses ressortissants, à travers de guerres non militaires, car, contrairement aux guerres militaires où l’on obtient la ‘’paix’’ avec des mains souillées du sang et de la poussière, elles ont la particularité d’obtenir la ‘’paix’’ avec des mains propres. Aussi, propose-t-il la généralisation d’un enseignement qu’on intitulerait ‘’ droit diplomatique et consulaire général ou congolais’’, à toutes les facultés des Universités congolaises et à tous les départements des Instituts supérieurs congolais, à l’effet de se constituer une réserve de la République en la matière, comme sous d’autres cieux, où on donne une formation militaire obligatoire à tous les étudiants, car la négociation concerne tous les secteurs de la vie nationale, au regard des articles 3 et 5 respectifs de Conventions de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961 et sur les relations consulaires de 1963.

Keywords