E-Spania (Oct 2020)

Garcilaso de la Vega et l’« invention » de l’ekphrasis par Leo Spitzer (1952-1955)

  • Roland Béhar

DOI
https://doi.org/10.4000/e-spania.36427
Journal volume & issue
Vol. 37

Abstract

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À partir d’une reconsidération des premiers emplois de la notion d’ekphrasis par Leo Spitzer, entre 1952 et 1955, ce travail montre que la caractérisation de Garcilaso comme poète de l’ekphrasis a constitué un tournant majeur dans l’histoire de l’interprétation critique du poète et, simultanément, que l’« invention » de cette ekphrasis comprise de manière restreinte comme description d’œuvres d’art est en réalité le fruit d’un dialogue prolongé de Spitzer à la fois avec l’historien de l’art Erwin Panofsky et avec le philologue classique Paul Friedländer – représentants, comme lui, d’un monde universitaire allemand contraint à l’exil après 1933 et en rupture avec les représentants de l’autre Allemagne qu’étaient Martin Heidegger et Emil Staiger. Enfin, la réinterprétation de Garcilaso par Spitzer rompt avec les lignes définies par Rafael Lapesa et par Dámaso Alonso, pour envisager – sans la mener à bien – une lecture de sa poésie à partir du principe classique de l’« effet de sourdine ».

Keywords