Vestnik Pravoslavnogo Svâto-Tihonovskogo Gumanitarnogo Universiteta: Seriâ II. Istoriâ, Istoriâ Russkoj Pravoslavnoj Cerkvi (Dec 2023)

G. F. Parrot’s memorandum to emperor Nicholas I on the foundation of the Professorial institute: a study and publication of the document

  • Yulia Gracheva

DOI
https://doi.org/10.15382/sturII2023112.119-141
Journal volume & issue
Vol. 112, no. 112
pp. 119 – 141

Abstract

Read online

Dans les Universités de Vilna, Dorpat et Abo les professeurs parlent sur la cathèdre et dans les affaires leur langue maternelle qui est en même temps celle du pays; et si Vilna a quelques membres qui font exception, cette Université s’en ressent sûrement par des entraves qui, sans être saillantes, n’en pésent pas moins sur la marche de l’instruction et des affaires. Les professeurs de chacune de ces trois Universités sont ou se regardent comme d’une même Nation, de la Nation qu’ils sont appellée à instruire. Dans les Universités de l’Intérieur il n’en est pas de même. Là on voit un Conseil académique composé de Russes, d’Allemands, de Français, de Hongrois etc. Toutes les races humaines semblent s’y croiser, et l’on a pu croire que ce monstrueux assemblage ferait un tout harmonique, animé du même esprit! L’on n’a pas prévu les rivalités nationales, les haines de parti, les cabales sourdes, les divisions de tout genre qui devaient en résulter. L’on n’a pas senti que le Russe se prévaudroit d’une prépondérance nationale et l’étranger des lumières supérieures de sa Nation. L’admission de ceux-ci a en encore le désavantage que l’on a parlé trois langues sur les cathèdres de ces Universités, le Russe, le Latin et le Français, dont l’une seule était bien comprise par l’étudiant. On a, à la vérité, fait le possible pour engager les Professeurs étrangers à s’accoutumer petit-à-petit à la langue russe et plusieurs s’en sont empressés. Mais combien d’années ont dû s’écouler pour s’acquérir l’exercice nécessaire pour exprimer leurs idées avec facilité, clarté, précision et liberté, comme le doit tout Professeur, et combien de fois des hommes d’ailleurs estimables ont été pendant ces exercices d’écolier l’objet de la risée de leurs auditeurs! Ou bien ils se sont vus obligés d’écrire et de faire corriger leurs leçons et de les lire mot à mot; ce qui leur ôtait toute liberté, facilité et vivacité et donnait à la leçon une monotonie léthargique qui ne pouvait aucunement réveiller l’attention de l’étudiant et soutenir son intérêt.

Keywords