Remate de Males (Apr 2014)
No ritmo do Anfíon de João Cabral de Melo Neto: acolhendo/recusando a história
Abstract
Cet article s’essaie à une nouvelle approche de Fábula de Anfíon de João Cabral de Melo Neto. Il s’agit de partir du constat qu’un certain nombre de phénomènes rythmiques au sens de H. Meschonnic - c’est à dire prosodiques, syntaxiques et sémantiques -, troublent la lecture univoque du poème, en prescrivant au contraire une indétermination que l’auteur se propose alors de prendre au sérieux, d’abord dans le cadre d’une réflexion sur la rhétorique de la lecture, puis dans celui d’une articulation herméneutique entre le monde du texte et le monde du lecteur, selon les termes de P. Ricœur. Si le but de la lecture rhétorique est de prendre acte d’une tension qui tout à la fois ordonne et interdit de lire ce qui est pourtant raconté, c’est pour mieux dépasser l’opinion qu’il pourrait s’agir ici d’établir une argumentation à partir de ses seuls signes de ce que le poème dit. C’est à partir de cette fragilité du lecteur que l’on envisagera cependant de considérer le poème comme un discours critique qui, dans son principe même d’opposition, ne peut justement pas se limiter aux mots qu’il emploie. Cette seconde étape, en situant l’enjeu du poème étudié dans une confrontation avec la Poétique dualiste et rationaliste de P. Valéry, propose alors l’idée que la prise en compte d’une historicité fondamentale du poète brésilien pourrait bien être une clé utile au lecteur qui cherche à sortir du texte par le texte. Pour finir, on insistera ici sur le fait qu’une telle clé ne peut s’avérer féconde que si le lecteur prend la peine d’inscrire son propre discours critique dans le mouvement même d’une historicité partagée, au prix de laquelle aussi bien le caractère problématique de la rationalité poétique de João Cabral que la qualité poétique de sa relation subjective au passé et à l’histoire deviennent alors perceptibles.
Keywords