Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada (Jan 2018)

Incidence du cancer chez les enfants au Canada : variations démographiques et géographiques des tendances (1992-2010)

  • Lin Xie,
  • Jay Onysko,
  • Howard Morrison

DOI
https://doi.org/10.24095/hpcdp.38.3.01f
Journal volume & issue
Vol. 38, no. 3
pp. 91 – 130

Abstract

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Introduction : La surveillance des tendances de l’incidence du cancer chez les enfants peut éclairer la recherche, les politiques et les programmes en matière d’étiologie. Cette étude donne lieu au premier rapport sur les variations démographiques et géographiques des tendances de l’incidence de groupes diagnostiques détaillés chez les enfants de la population générale au Canada. Méthodologie : Les données du Registre canadien du cancer ont servi à calculer les taux d’incidence normalisés selon l’âge (TINA) annuels de 1992 à 2010 chez les enfants de moins de 15 ans selon le sexe, l’âge et la région pour les 12 principaux groupes et certains sous-groupes diagnostiques de la 3e édition de la Classification internationale du cancer chez les enfants (CICE). Les tendances temporelles ont été examinées à partir des variations annuelles en pourcentage (VAP) au moyen d’une régression Joinpoint. Résultats : Les TINA annuels du cancer chez les enfants ont augmenté de 0,5 % (intervalle de confiance [IC] à 95 % = 0,2 à 0,9) chez les garçons chaque année entre 1992 et 2010, tandis que l’incidence chez les filles a augmenté de 3,2 % (IC = 0,4 à 6,2) chaque année depuis 2004 après une stabilisation initiale. L’augmentation globale la plus importante a été observée chez les enfants de 1 à 4 ans (VAP = 0,9 %, IC = 0,4 à 1,3). Par région, c’est en Ontario entre 2006 et 2010 que les taux globaux ont le plus augmenté (VAP = 5,9 %, IC = 1,9 à 10,1) et ils ont augmenté de façon non significative dans les autres régions entre 1992 et 2010. On a mesuré en 2006-2010 les TINA annuels moyens de tous les cancers confondus les plus faibles dans les Prairies (149,4 pour 1 million) et les plus élevés en Ontario (170,1 pour 1 million). Les TINA des leucémies, du mélanome, des carcinomes, du cancer de la thyroïde, des épendymomes et de l’hépatoblastome ont augmenté dans tous les groupes d’âge, et les TINA du neuroblastome ont augmenté chez les enfants de 1 à 4 ans. L’incidence de l’astrocytome a diminué chez les enfants de 10 à 14 ans (VAP = −2,1 %, IC = −3,7 à −0,5) ainsi que chez les garçons (VAP = −2,4 %, IC = −4,6 à −0,2) et les filles (VAP = −3,7 %, IC = −5,8 à −1,6) en Ontario au cours de la période étudiée. Conclusion : Les tendances à la hausse de l’incidence de tous les cancers confondus et de certaines tumeurs malignes correspondent aux tendances signalées dans d’autres pays développés. Elles sont explicables par des variations démographiques, par des variations de l’exposition aux facteurs étiologiques ou par des changements apportés aux méthodes de codification, de diagnostic et de déclaration du cancer. Une baisse significative de la tendance de l’astrocytome chez les 10 à 14 ans a été observée pour la première fois.

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