Dictynna (Dec 2022)

Carmen perpetuum deducere ?Retour sur le ‘programme callimachéen’ du proème des Métamorphoses

  • Florence Klein

DOI
https://doi.org/10.4000/dictynna.3061
Journal volume & issue
Vol. 19

Abstract

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Si – comme d’autres poètes latins avant lui – Ovide cherche à se positionner comme l’héritier d’une poétique ‘callimachéenne’ dans les Métamorphoses, où exactement faut-il déceler une telle revendication dans les quelques vers qui constituent le proème de l’œuvre ? Tandis qu’on considère en général que le rapport d’Ovide au modèle de Callimaque se dit de manière provocante dans la contradiction entre le souvenir du deductum carmen (‘callimachéen’) et le perpetuum carmen (‘anti-callimachéen’), cet article se propose de déplacer les oppositions en jeu et de cesser de considérer que le verbe deducere entre en tension avec la continuité narrative désavouée par Callimaque. La présence et l’emploi singulier de ce verbe visent en réalité Virgile et Horace et permettent à Ovide de souligner, en un dialogue subtilement polémique, le caractère paradoxal du "callimachisme" de ses prédécesseurs.La deuxième partie de l’article propose ensuite de voir, non dans le verbe deducere, mais dans l’expression animus fert – en ce qu’elle évoque l’image du vent de la digression susceptible de dévier à tout moment (et en réalité dès le début) la course du poème – le véritable signal ‘callimachéen’ qu’est le refus de l’ἄεισμα διηνεκές.

Keywords