INRAE Productions Animales (May 1991)
Conséquences de l’augmentation de la prolificité sur l’élevage des agneaux et sur la production de viande
Abstract
L’accroissement de la taille de la portée entraîne une réduction du poids de chacun des agneaux produits. Cette diminution est de l’ordre de 20 % par agneau supplémentaire dans les races "classiques" et voisine de 15 % pour les races prolifiques. La composition chimique des nouveau-nés évolue également avec la prolificité : leurs teneurs en protéines et en lipides diminuent avec leur poids à la naissance. Les agneaux de faible poids ont plus de difficultés à s’adapter à l’environnement et leur taux de mortalité au cours des premières 48 heures est très supérieur à celui des agneaux plus lourds. Au cours de la période d’allaitement (6-8 semaines), la consommation de lait des agneaux multiples et leur croissance sont inférieures en valeur absolue (g/j) à celles des simples, mais identiques en valeur relative (g/kg PV/j). Il en résulte, à 6-7 semaines, une différence de poids vif d’environ 2,4 kg par kg d’écart de poids à la naissance, quel que soit le mode d’allaitement. Ces différences s’accentuent si les agneaux sont placés en conditions difficiles (pâturage) après sevrage, elles se maintiennent si les conditions d’élevage sont très favorables (bergerie). A partir de 10-12 kg de poids vif, la composition corporelle des agneaux, et plus particulièrement leur teneur en lipides, dépend de leur poids à la naissance. Plus l’agneau est léger à la naissance et plus sa teneur en lipides à un poids déterminé sera élevée. Cette différence est due à la réduction du potentiel de croissance du squelette par suite de la sous-nutrition in utero. Il est indispensable de réduire le poids à l’abattage des agneaux multiples, pour produire des carcasses à état d’engraissement constant. Un kg de moins à la naissance entraîne une diminution de 0,6 à 1 kg du poids de la carcasse.