Caliban: French Journal of English Studies (May 2019)

The Plough and the Pen. Of the Scribbling Hoe and Library of Yams

  • Niyi Osundare

DOI
https://doi.org/10.4000/caliban.5973
Journal volume & issue
Vol. 61
pp. 35 – 51

Abstract

Read online

Agriculteur visionnaire et observateur averti de la Nature, mon père n'a jamais caché sa fascination pour la similitude entre l'agriculture et l'écriture. Pour lui, la terre était une page fertile pour le griffonnage de la houe, comme l'était le papier pour le stylo. Les sillons entre les buttes faites par l'agriculteur étaient des corrélatifs analogiques des espaces entre les lignes de l'écrivain. Pour la productivité prospère et sans entraves et la capacité à la régénération constante, les deux espaces nécessitaient — et exigeaient — la vénération spirituelle, la formation active et la protection physique... Ces observations, qui façonnent ma conscience écologique depuis quatre décennies, constitueront le cœur de mon propos dans cet article. Plus spécifiquement, j'aimerais explorer les raisons pour lesquelles la Nature demeure une source et un sujet si inépuisable pour/dans l'art ; la relation de symbiose entre la terre et la littérature ; les catastrophes écologiques angoissantes qui ont inondé les "sillons" autrefois heureux de "sombres tourbillons" si dévastateurs. Cet article se termine sur une question qui donne à réfléchir : où se tiendra le poète et où regardera-t-il lorsque les arbres seront tombés et que les oiseaux auront disparu ? Où/comment la charrue inscrira-t-elle ses traditions quand la terre aura été dégradée pour devenir poussière toxique et crasse analphabète ?

Keywords