In Situ (Apr 2012)

Hossegor (Landes), une station au cœur des réseaux de villégiature

  • Claude Laroche

DOI
https://doi.org/10.4000/insitu.2102
Journal volume & issue
Vol. 4

Abstract

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La station balnéaire d’Hossegor (Landes) a connu son véritable lancement à partir de 1923, alors que le site avait été révélé quelques années auparavant, au tout début du siècle, par les séjours d’un groupe d’écrivains, parmi lesquels J.-H. Rosny jeune (1859-1948), Maxime Leroy (1873-1957) et Paul Margueritte (1860-1918). A partir de cet exemple landais, l’exposé tend à démontrer combien la création d’une station balnéaire, de sa découverte à sa promotion en passant par sa révélation au monde extérieur, doit au jeu des réseaux de tous ordres. Contemplatifs, les premiers occupants d’Hossegor n’auront pourtant de cesse de faire connaître le lieu en s’appuyant pour cela sur un puissant réseau de relations, notamment journalistiques. Actif, le promoteur de la station, Alfred Eluère (1893-1985), ne pourra assurer son succès qu’en utilisant le cercle relationnel très ouvert et très efficace que ses multiples activités – immobilières, mais aussi sportives et politiques – l’auront amené à constituer. Sa venue à Hossegor n’est d’ailleurs rien d’autre que le résultat de circonstances permises par le jeu de tout un tissu de relations au milieu duquel on trouve entre autres Maurice Martin (1861-1941), personnage haut en couleur, journaliste cultivant lui aussi au plus haut point le réseau des connaissances. Une fois la station lancée, la promotion immobilière saura jouer de tous les ressorts offerts par ces différents réseaux pour amener sur place la clientèle : de la propagande journalistique au réseau des agences immobilières en passant par le propre réseau relationnel d’Eluère. Parallèlement, le réseau des architectes sera lui aussi particulièrement actif, que ce soit pour s’attirer la commande ou pour propager la formule régionaliste. En conclusion, à côté de l’histoire officielle des stations balnéaires – une histoire au premier degré que les archives documentent relativement facilement – on ne peut passer à côté d’une autre histoire, plus souterraine mais qui a largement autant d’influence : celle des réseaux.

Keywords