INRAE Productions Animales (Jun 2009)
Pratiques d’élevages et performances des génisses laitières : état des connaissances et perspectives
Abstract
En élevage laitier, l’éleveur doit réussir à amener ses génisses de renouvellement à être de bonnes femelles laitières (notamment des points de vue de la production, de la reproduction et de la longévité), adaptées aux conditions d’élevage et au système de production, et ce, au moindre coût de production. Ceci reste une gageure, mais des solutions existent. Le présent article se propose de faire le point sur celles-ci, en s’intéressant particulièrement aux conditions d’élevage et aux différentes étapes clés de l’élevage de la génisse laitière, de sa naissance jusqu’au premier vêlage. Certaines informations allant au-delà (réforme par exemple) complètent cette approche. L’article reprend et réactualise les données existantes depuis plusieurs décennies, notamment en ce qui concerne l’alimentation de la future vache laitière. La maîtrise de l’âge au 1er vêlage (24, 30 ou 36 mois dans le cas des vêlages groupés), selon le système de fourrage considéré ou en place dans les élevages, s’avère cruciale. Dans le cas d’un vêlage à 24 mois d’âge, une puberté acquise précocement, une cyclicité maintenue, un bon état d’engraissement et un bon développement aux différents stades sont des objectifs à atteindre dans les meilleures conditions possibles pour le succès de cette pratique. Ceux-ci dépendent grandement des programmes alimentaires et des races, mais il est important d’éviter un engraissement excessif qui pourrait être pénalisant pour la suite de la carrière. Dans le cas d’un vêlage à 30 ou 36 mois des rythmes de croissance plus modérés, notamment en période de stabulation, sont possibles, à condition de ne pas descendre trop bas en terme de croissance journalière (400 g/j ou moins), pour ne pas affecter la reproduction et la carrière des vaches. Les régimes alimentaires à base d’herbe et exploitant les capacités de croissance compensatrice des animaux permettent de réduire significativement et efficacement les coûts d’élevage. Dans le cas de vêlages groupés ou lors de la conduite en lots, la pratique alimentaire peut être accompagnée de traitements hormonaux (PGF2a ou analogues, progestagènes). Réduire encore plus l’âge au vêlage vers 20 mois d’âge, avec une réduction des coûts, des rejets, du travail… est sans doute possible et cette possibilité nécessitera d’être testée dans les années à venir.