Chiropractic & Manual Therapies (Oct 2019)

Unravelling functional neurology: does spinal manipulation have an effect on the brain? - a systematic literature review

  • Anne-Laure Meyer,
  • Michel-Ange Amorim,
  • Martin Schubert,
  • Petra Schweinhardt,
  • Charlotte Leboeuf-Yde

DOI
https://doi.org/10.1186/s12998-019-0265-8
Journal volume & issue
Vol. 27, no. 1
pp. 1 – 30

Abstract

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Résumé Introduction Une hypothèse récente propose que la manipulation vertébrale causerait des changements neurophysiologiques au niveau du cerveau. En Neurologie Fonctionnelle, approche principalement présente en chiropraxie, l’utilisation de la manipulation vertébrale est déjà promue comme capable d’améliorer le fonctionnement du cerveau. A ce jour, aucune revue systématique de la littérature n’a été conduite afin de connaître l’étendue et la qualité de l’évidence scientifique susceptible de justifier cet usage de la manipulation vertébrale. Objectif Déterminer, à travers une revue systématique et critique de la littérature, si la manipulation vertébrale a un effet (spécifique) sur le cerveau et, si oui, si celui-ci est associé à un effet clinique. Méthode Le moteur de recherche PubMed et deux bases de données, Embase et PEDro, ont fait l’objet d’une recherche bibliographique (actualisée en février 2018). Les critères d’inclusion étaient: essais contrôlés, randomisés ou non, dans lesquels la manipulation vertébrale avait été comparée à un placébo ou à un autre type de contrôle, chez des sujets symptomatiques ou asymptomatiques. La manipulation vertébrale pouvait avoir été effectuée au niveau de n’importe quelle région de la colonne vertébrale et les critères de jugement utilisés devaient être indiqués comme capables de mesurer, directement ou indirectement, une forme ‘d’activité cérébrale’. La qualité méthodologique des études a été évaluée de manière indépendante par au moins deux chercheurs à l’aide d’une grille de qualité créée pour les besoins de cette revue. Les études ont été classifiées comme étant de qualité méthodologique ‘acceptable’, ‘moyenne’, ou ‘faible’. Les résultats ont été rapportés de façon narrative, en fonction du type de contrôle utilisé (placébo, ‘inactif’, ou ‘autre stimulus physique’) et du type de sujets d’étude (sans problème de santé, symptomatiques, ou présentant des « douleurs rachidiennes subcliniques »), en tenant compte de la qualité méthodologique. Seuls les résultats issus de comparaisons inter-groupes ont été pris en compte dans notre analyse finale. Résultats Dix-huit articles parmi les 1514 titres obtenus ont été inclus. Les études étaient pour la plupart de qualité méthodologique ‘faible’ ou ‘moyenne’ et avaient principalement comparé la manipulation vertébrale à une intervention autre que placébo. Les résultats rapportés dans 13 des 18 articles inclus ont finalement été pris en compte. Un effet transitoire sur différentes formes ‘d’activité cérébrale’ a été rapporté à l’issue de trois études dans lesquelles la manipulation vertébrale avait été comparée à un placébo (de crédibilité cependant incertaine), chez des sujets présentant des « douleurs rachidiennes subcliniques » (n = 2) ou souffrant de cervicalgies non spécifiques aiguës / subaiguës (n = 1). Une potentielle association avec un effet clinique n’a pas été étudiée dans ces trois études, de qualité méthodologique ‘moyenne’ (n = 2) ou ‘acceptable’ (n = 1). Dans les 10 études restantes, la plupart de qualité méthodologique ‘faible’ ou ‘moyenne’, la manipulation vertébrale avait été comparée à un contrôle ‘inactif’ ou à un ‘autre stimulus physique’. Des différences inter-groupes y ont également été rapportées, parfois de façon inconsistante. Conclusion La littérature scientifique suggère que des changements neurophysiologiques surviennent au niveau du cerveau en réponse à la manipulation vertébrale mais, de façon inconsistante. La pertinence clinique de ces changements n’est pas connue. Ainsi, il est prématuré d’attribuer à la manipulation vertébrale des bénéfices cliniques via un effet sur le cerveau.

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