La gestion paradoxale des ripisylves des cours d’eau de piedmont alpin endigués
Abstract
Les rivières de piedmont alpin ont fait l’objet de nombreux travaux d’endiguement et de chenalisation au cours des siècles qui nous précèdent. La gestion actuelle de ces digues conduit souvent à en exclure les ligneux pour des raisons de sécurité. Pourtant la végétation alluviale et les ripisylves jouent un rôle écologique majeur. Ce sont des milieux très riches en biodiversité qui jouent un important rôle de corridor biologique. Il existe donc un paradoxe dans la gestion des digues entre la nécessité sécuritaire d’exclure les ligneux et celle, écologique, de laisser les ouvrages se végétaliser. Des expérimentations menées dans le cadre du Projet Interreg Géni’Alp en piedmont alpin ont permis d’affiner les connaissances à la fois sur les risques induits par les systèmes racinaires des ligneux dans les digues et sur l’impact de l’artificialisation des bords de cours d’eau sur la biodiversité.Cet article a pour objectif d’illustrer ce paradoxe à la lueur des résultats de ces expérimentations. Il présente ainsi les analyses de la taille et de l’extension spatiale des systèmes racinaires d’arbres et arbustes extraits des berges et des digues de deux cours d’eau alpins. Parallèlement il compare les résultats des diversités taxonomiques de la végétation et des coléoptères terrestres, ainsi que la diversité de la macro-faune benthique entre trois types de berges : enrochées, aménagées avec des techniques de génie végétal et ‘naturelles’. A partir de ces éléments, cet article explore les compromis de gestion auxquels doivent faire face les aménageurs de cours d’eau et suggère des propositions d’aménagement pour répondre à ce double enjeu.
Keywords