Ziglôbitha (Sep 2024)
Murambi, le livre des ossements de Boubacar Boris Diop, un véritable recueil de témoignages d’horreur
Abstract
Résumé : Publié dans le cadre de la résidence d’écriture "Rwanda : écrire par devoir de mémoire" initiée et organisée en juillet 1998 par le Tchadien Nocky Djédanoum, Murambi, le livre des ossements de Boubacar Boris Diop apparaît comme un véritable recueil de témoignages d’honneur. Dans un langage à la fois pathétique et mélancolique, l’auteur sénégalais essaye, autant que faire se peut et tout en suivant la requête des rescapés et des victimes de l’hécatombe qui pensent qu’il ne sert à rien d’altérer les réalités du génocide à travers une mise en fiction dénaturante, de dire l’indicible, de nommer l’innommable, de narrer l’inénarrable et de décrire l’indescriptible. La présente réflexion se propose donc d’explorer la mise en fiction desdits témoignages ainsi que le mode opératoire et le style très personnels de l’auteur qui consiste à donner, à tour de rôle, la parole aux victimes et aux bourreaux. L’analyse a été, au bout du compte, amplement concluante : la mise en fiction des témoignages a été relativement un succès. La littérature de génocide a ainsi, à travers ce roman, contribué à aider les rescapés à faire le deuil de leurs proches et à se libérer du choc traumatique. Elle a, enfin, aidé à conjurer les démons du génocide afin que de telles monstruosités ne se reproduisent plus, ni au Rwanda ni dans un autre pays d’Afrique. Mots-clés : Bourreaux – génocide rwandais – fiction – Rwanda – victimes – témoignages.