Ziglôbitha (Aug 2023)

Le corps féminin meurtrie et meurtrier dans L’homme à la bagnole rouge de Suzy Henrique Nikiéma

  • BADO GNOUMOU Boromoussan

Journal volume & issue
Vol. 01, no. Spécial 06
pp. 235 – 248

Abstract

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Résumé : Le corps féminin dans L’homme à la bagnole rouge, sous une lecture sémiotique est un corps violé, violenté, transgressé aussi bien dans son enveloppe corporelle que dans sa chair mouvante. C’est un corps hors d’usage, meurtrie et meurtrier. En effet Pamela est une jeune fille qui a été rejetée par son géniteur Alphonse Sawadogo depuis le ventre de sa mère. Profondément marquée et sur son enveloppe corporelle et dans sa chair mouvante, sa mère Salimata va se suicider. Remise à ses grands-parents qui prennent le relai pour son éducation, Pamela devient la bonne à tout faire et un moyen de transformation de leur statut social qui est de passer de l’ extrême pauvreté à l’ opulence. Le corps féminin se constitue donc en un réseau de marquages successifs. Ce qui fait de ce corps, un corps féminin signifiant et donc porteur de la sémiotisation. L’œuvre L’homme à la bagnole rouge se situe du point de vue de la victime et elle met en fiction l’exhumation de la mémoire de ces tortures souvent tues, voire niées. La problématique des enfants rejetés, abandonnés porterait –elle en elle-même le germe d’une société en crise ? Notre objectif dans cet article, est de partir de la théorie de la sémiotique du corps de Jacques Fontanille pour montrer comment le corps féminin peut être perçu comme n’importe quel objet faisant parti de ce qu’il est convenu d’appeler des « sémiotiques-objets » c’est-à dire des ensembles observables supposés exprimer des contenus signifiants. Il s’agit d’identifier « la manière dont les figures de l’expression prennent forme à partir du substrat matériel des inscriptions, et du geste qui les y a inscrites » (Fontanille, 2004 : 264), afin d’accéder au plan du contenu. Mots-clés : corps féminin, empreintes, rejet, meurtrier, société.